Entre fermer boutique ou continuer à exercer en attendant des jours meilleurs, les concessionnaires automobiles, qui ont choisi la deuxième option, maintiennent tant bien que mal leur activité en assurant le service après-vente. La décision du gouvernement de réduire au minimum les importations des véhicules pour inciter les concessionnaires à verser dans la production à l'échelle locale a eu des conséquences néfastes sur cette activité qui a vu à son tour ses effectifs réduits. Une situation qui va en se dégradant, notamment depuis l'entrée en vigueur début 2017 en application de la mesure prise dans le cadre de la loi de finances 2014 et qui arrête un délai de 3 ans pour développer une activité industrielle ou semi-industrielle en Algérie, sans quoi le concessionnaire n'aura plus le droit d'importer. En attendant que la loi soit appliquée et que les quotas d'importation pour 2017 soient distribués, une trentaine de concessionnaires sont dans le viseur. Ces derniers continuent à exercer leur activité en assurant le service après-vente pour leurs clients. «Depuis plusieurs mois maintenant, notre activité se limite à changer l'huile des moteurs et à effectuer toute la maintenance sur nos véhicules. Autrement, sur le plan commercial, nous ne vendons plus de véhicules et les modèles exposés dans le show-room ne servent qu'à meubler les lieux», a déploré un concessionnaire d'une marque connue, installé à Alger. En fait, la commission spéciale chargée de délivrer les quotas d'importations automobiles devait commencer à examiner les dossiers introduits par les concessionnaires à partir d'hier. Au total, les importations automobiles pour 2017 devraient atteindre entre 25 000 et 27 000 unités, en fonction des montants présentés par chaque concessionnaire. Cela dit, pour préserver les postes d'emploi créés, des sources au ministère du Commerce expliquent que les concessionnaires non impliqués dans l'industrie ne sont pas automatiquement exclus des quotas d'importation. Le fait qu'ils disposent de réseaux de distribution et qu'ils assurent un service après-vente leur donne de la chance pour continuer à importer, ne serait-ce que pour une année supplémentaire. Si cette information venait à être confirmée, ce sursis donnerait un peu plus de temps aux concessionnaires qui n'ont pas pu répondre au cahier des charges de s'y mettre en créant une activité annexe, à condition que les pouvoirs publics les accompagnent, comme ils l'ont d'ailleurs souhaité. Mais selon des experts, il serait absurde de vouloir impliquer tous les concessionnaires existants sur la place. Autrement dit, il faudrait d'abord bien définir ce que signifie l'intégration dans le domaine de la construction automobile afin d'éviter de tomber dans des polémiques telles que celle suscitée ces derniers mois par l'opérateur Tahkout.