Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a animé hier un meeting à Béjaïa, au cours duquel il a souligné la nécessité d'aller vers une politique de décentralisation qui autorisera plus de pouvoirs pour les assemblées locales élues. Intervenant dans un contexte local marqué par les manifestations des indépendantistes du MAK lors de la célébration du 20 avril, le discours d'Ahmed Ouyahia s'est voulu ferme à l'égard de ce mouvement séparatiste. «L'Algérie est une et indivisible», a clamé le secrétaire général du RND devant ses militants et sympathisants. Ahmed Ouyahia adhère totalement à l'idée de l'indépendance d'un pays lorsque ce dernier est colonisé. «Mais est-ce le cas en Algérie ?» interroge-t-il. «Amirouche, chef de la wilaya III, est tombé au champ d'honneur dans le Hodna. Abdelkader El Bariki, de Biskra, est tombé les armes à la main en Kabylie. C'est trahir la mémoire de ces martyrs que de se laisser effleurer par l'idée de séparation prônée par certains», estime l'orateur. Poursuivant sa pensée, le secrétaire général du RND ne nie pas qu'il y ait des problèmes et des retards dans le développement qui sont dus essentiellement, selon lui, aux différents évènements qu'a connus la région. «Et c'est justement pour permettre aux APC et APW de maîtriser leur destin que nous avons opté dans notre programme pour une décentralisation», affirmera-t-il. Ce transfert de compétences du pouvoir central aux assemblées locales offrira, selon lui, plus de liberté d'action aux élus locaux et stimulera la compétitivité entre les wilayas. Il rappellera à ce propos les différentes réunions walis-gouvernement qui s'inscrivent dans une logique de réelle prise en charge par les autorités locales de leurs besoins. «Les communes et les wilayas doivent compter désormais sur leurs potentialités locales, et pour ce faire, la décentralisation est la politique la plus indiquée», a recommandé Ahmed Ouyahia, qui rappellera que l'ère de l'embellie induite par les rentes pétrolières est révolue. Enchaînant sur la crise économique depuis la chute du prix du baril de pétrole, l'orateur affirme sur un ton des plus alarmistes que «la crise va encore perdurer pendant des années». Mais cela ne veut pas dire que l'Etat va recourir à la Banque mondiale. Plus jamais l'Algérie ne contractera des prêts, rassure Ahmed Ouyahia. Il soulignera fièrement, par ailleurs, que si l'Algérie est arrivée à imposer, la tête haute, son point de vue et son opinion sur diverses questions internationales comme la Libye, la Syrie et la Palestine, «c'est parce qu'elle ne doit rien à personne». Le secrétaire général du RND réaffirmera enfin sur ce même plan que malgré cette crise, l'Etat n'abandonnera pas pour autant sa politique sociale en direction des classes défavorisées. Il s'engagera en même temps à réviser le plafond pour l'accès au logement social et à augmenter l'aide au logement rural qui sera portée à 1 million de dinars.