L'Alliance présidentielle composée du FLN, du RND et du MSP conserve la majorité absolue dans la nouvelle assemblée avec 249 sièges sur 389. Cette information a été donnée ce vendredi par Nouredine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse animée à Alger. La veille, jour du scrutin, les militants du FLN ont avancé, sans être totalement convaincus, que leur formation allait obtenir à elle seule plus de 200 sièges... Erreur de calcul ? Apparemment ! Le RND de son côté a laissé planer le suspense, mais en tonnant qu'il créerait la surprise en doublant son score obtenu en 2002. Quant aux cadres du MSP, leur souci majeur, ce jeudi-là, était le faible taux de participation. Pour eux, ceci est un signe d'échec. Echec d'une politique prônée par les partis et les députés eux-mêmes. Retour sur une journée passée en intermittence dans les QG des trois partis. 12h. La discussion à tous les niveaux portait essentiellement sur la manière dont ont voté les patrons des trois formations : la tenue vestimentaire, les lieux de vote et l'entourage. Boudjerra Soltani était accompagné de son fils, idem pour M. Belkhadem. Le SG du FLN et chef du gouvernement aurait confié à ses proches qu'il veut initier son fils à la politique et plus particulièrement l'amener à adhérer au FLN. Pour Soltani, deux facteurs l'ont incité à emmener son fils au bureau de vote : l'amour de la patrie et le devoir d'aller voter. A Ben Aknoun où se trouve le siège de Ahmed Ouyahia, les militants du rassemblement estiment qu'ils n'ont pas besoin de coups spectaculaires pour se faire remarquer. « La simplicité est notre devise », lance un ex-député de cette formation. 15h. Abdessalem Bouchouareb, bras droit de l'ex-chef du gouvernement, anime un point de presse. Avec une certaine assurance, il réaffirmera que le RND créera la surprise. Les raisons de cet optimisme sont fondées, expliquera-t-il. Il est évident, selon lui, que le travail effectué depuis le départ du secrétaire général de la tête du gouvernement et son retour à la gestion exclusive du parti apportera le fruit escompté. Depuis l'amorce du processus de restructuration du parti, M. Ouyahia a sillonné, selon son chef de cabinet, 46 wilayas du pays. « Il a réalisé avec d'autres membres de la direction politique des sorties sur le terrain et animé des conférences-débats dans l'unique but de mobiliser et de ressouder "les troupes" », martèlera l'orateur. Ahmed Ouyahia a, sur le plan local, entamé une révision profonde de la composante humaine du parti. Ce travail a pu être concrétisé, selon M. Bouchouareb, grâce à une forme de décentralisation des pouvoirs délégués par le conseil national aux directions locales qui ont pu « dans le temps et dans la sérénité » entamer la préparation des listes électorales. « Cette forme de stabilité a permis au RND aujourd'hui d'aborder cette échéance importante ainsi que dans le futur dans de meilleures conditions possibles », dira-t-il. Ceci, de son avis, s'est traduit sur le terrain par des programmes locaux de campagne et non d'un programme national imposé par la direction. M. Bouchouareb s'est, dans ce sillage, permis d'établir un pronostic concernant les résultats du scrutin en insistant sur le fait que le RND aura 25% des sièges. « Avec beaucoup de chances, nous allons améliorer nos résultats, ce qui est en soi une grande performance. C'est une récompense bien méritée », clamera le conférencier. Virée au siège du MSP. Idir Kacem, responsable de la sous-direction, alarmiste, nous fera part des dépassements enregistrés dans la région de Rouiba et dans d'autres villes du pays. « Ils ont bourré les urnes. Ils ont trouvé des bulletins FLN et RND », dira un militant qui regrette cet état de fait. Il regrette beaucoup plus l'appartenance de son parti à l'Alliance ! « Si cette fraude est l'œuvre réelle de ces deux partis politiques, nous aurons alors honte de cohabiter avec eux. Avec cette manœuvre, le citoyen non seulement ne fera plus confiance à l'administration, mais il ne votera plus. La preuve est déjà là », a soutenu un cadre de ce parti. Dans l'affaire du bourrage des urnes, M. Belkhadem a tenu à dégager toute la responsabilité de son parti et de ses militants. « Nous contestons le rapport établi par le président de la commission de surveillance des élections. De mon point de vue, les dépassements doivent être signalés auprès du Conseil constitutionnel », a soutenu le patron du FLN. Mais alors à quoi sert l'organisme que gère M. Bouchaïr ? M. Belkhadem ne répondra pas à la question.