La campagne de coupure de l'énergie qui a été menée avant-hier par la Direction de distribution d'électricité et du gaz de Bouira à Taghzout, Bouira-Est et à Haizer, suite au cumul des factures impayées, a fait sortir des dizaines de citoyens dans la rue dans la commune de Haizer. En plus d'une grève générale observée par l'ensemble des commerçants de la ville, les habitants touchés par la hausse des factures ont fermé, hier, le siège de la daïra. Les protestataires ont exigé la présence du premier responsable de la wilaya pour lui dire de vive voix leurs doléances. Durant la matinée d'hier, toutes les tentatives des responsables locaux et des services de sécurité de convaincre la foule de désigner une délégation afin de rencontrer le chef de daïra n'ont pas abouti. La situation était très tendue. Les citoyens exigent que les montants des nouvelles factures d'électricité soient réduits. «Il y a des factures d'électricité à plus de 20 000 DA. Certains n'ont pas las moyens de les payer», a déclaré un citoyen de la région de Haizer. «Nous n'avons rien compris. Il y a quelques jours, les responsables de la Sonelgaz nous ont dit qu'ils ne procéderaient pas aux coupures, mais leurs agents sont venus le samedi. Ils ont effectué une soixantaine de coupures à l'échelle de la commune», ajoute-t-il. D'autres citoyens se disent avoir été arnaqués par les services de la SDC de Bouira. Ils affirment qu'ils n'ont pas consommé le montant figurant sur les dernières factures. «Les montants de ces factures sont excessifs, nous ne pouvons pas les payer. Comment expliquer qu'il y a quelques mois je payais 2000 à 3000 DA et aujourd'hui je vais payer 15 000 DA. C'est inacceptable», se plaint un protestataire. Un autre citoyen dit ne pas avoir les moyens financiers de s'acquitter de cette facture. «Je suis un ouvrier et mon salaire ne dépasse pas les 15 000 DA le mois. Comment vais-je pouvoir payer cette facture de 20 000 DA ?», dit-il. Pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de débordement, un dispositif sécuritaire a été mis en place dès le début de la matinée à Haizer. Il faut souligner que la situation a failli dégénérer à maintes reprises. Les protestataires ont essayé de barrer la RN-33 qui traverse le chef-lieu communal. En début d'après-midi, une rencontre a eu lieu au siège de la daïra avec les représentants de la population, en présence des responsables de la Direction de la distribution d'électricité et du gaz. Il a été décidé d'un commun accord qu'un échéancier de paiement serait fixé pour les citoyens dont les factures sont salées. Ainsi, le rétablissement du courant devait commencer hier enh fin de journée, et pour les clients qui remettent en cause le montant des factures, les services concernés se disent prêts à enquêter. De son côté, pour Widad Benyoucef, chargée de communication de la Société de distribution d'électricité et du gaz de Bouira, il n'a jamais été question de surfacturation, mais de cumuls de factures impayées. Plusieurs compteurs des clients étaient inaccessibles et les agents de la SDC ne pouvaient pas les relever, souligne-t-elle. Mlle Benyoucef a affirmé que la campagne de coupure se poursuivrait le plus normalement du monde. «La coupure, c'est un acte de gestion. Nous avons beaucoup toléré et aujourd'hui nous avons besoin de cet argent pour réaliser nos investissements», a-t-elle affirmé. La chargée de communication a tenu à souligner que «les clients ont le droit de réclamer et de se rapprocher de nos agences». La SDC de Bouira compte plus de 3 400 abonnés qui n'ont pas payé leurs consommations qui s'élèvent à 22,5 millions DA. Cette grogne contre l'augmentation des tarifs d'électricité et du gaz a commencé depuis quelques semaines à Haizer. Plusieurs actions de protestation y ont eu lieu.