Le torchon brûle entre le Cnes et la direction de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Le bras de fer s'est installé entre les deux parties depuis le début de l'année universitaire. Un dialogue de sourds ! Les crises se suivent et se ressemblent. Aussitôt que l'une se termine, l'autre pointe déjà son nez. Le dernier communiqué du bureau du Cnes en date de 30 mai résume toute la situation que vit l'université de Bouira. Les enseignants dénoncent à la fois l'anarchie indescriptible qui prévaut au niveau de l'ensemble des facultés et départements, et le mutisme dans lequel se sont murés les responsables de l'université. La goutte qui a fait, encore une fois, déborder le vase, ce sont les accusations graves dont font l'objet les enseignants de la faculté de droit et des sciences politiques de la part des étudiants qui venaient juste de mettre fin à une grève de plusieurs semaines. «Des enseignants de la faculté de droit et des sciences politiques ont été qualifiés de tous les noms. Ils ont été traités de bande de complexés qui ne veulent pas admettre le fait d'être dépassés par leurs étudiants. Des fonctionnaires demandent aux enseignants de gonfler les notes de certains étudiants», lit-on dans le communiqué du bureau du Cnes de Bouira. «Ces accusations graves et irresponsables ont été mentionnées dans le communiqué d'un comité des étudiants affiché à l'université, sans qu'aucun responsable ne juge utile de réagir pour pouvoir tirer au clair cette affaire», ajoute le même document. C'est la raison pour laquelle les enseignants agissant sous la bannière du Cnes interpellent le ministre et exigent une commission d'enquête dans l'immédiat pour faire la lumière sur cette affaire d'accusation à l'encontre des enseignants de la faculté de droit. Ils demandent à ce que la vérité éclate au grand jour et que les responsables de cette situation soient sanctionnés. Ainsi, les auteurs du communiqué réclament cette commission ministérielle pour tirer au clair les affaires qui ont été soulevées depuis le début de l'année universitaire. Le Cnes suggère à l'administration de l'université de donner une suite favorable à la demande de démission collective introduite récemment par l'ensemble du personnel administratif de la faculté de droit, suite à la situation qui n'a pas cessé de se dégrader, et de confier la gestion au vice-rectorat, et ce, jusqu'à la fin de l'année. De plus, le bureau du Cnes tient également à dénoncer le silence de la direction de l'université sur l'agression d'un enseignant par des agents de sécurité. «Un enseignant a été agressé par des agents de sécurité et la direction de l'université n'a pris aucune mesure en guise de sanction à l'encontre des agresseurs qui n'ont pas encore été présentés devant la commission paritaire. Cela explique qu'il y a une volonté de classer le dossier définitivement, comme si l'agression n'a jamais eu lieu. C'est ce que nous refusons catégoriquement», poursuit encore le communiqué du Cnes.