Le chef-lieu de la commune d'Aït Yahia, daïra d'Aïn El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, est devenu ces derniers temps un véritable dépotoir à ciel ouvert. Une situation regrettable qui fait redouter aux habitants les risques de maladies, notamment en cette période de grandes chaleurs. «Nous sommes envahis par les ordures. Nous n'arrivons plus à respirer tellement les odeurs nauséabondes envahissent nos maisons à cause des tonnes d'ordures entassées sur les trottoirs, à chaque coin de rue. Nous avons vraiment peur pour notre santé surtout en cette période des grandes chaleurs avec tous les risques de maladies que cela suppose», s'offusque au bout du fil un habitant, dont la maison est située à quelques encablures du siège de l'APC et où, selon ses dires, deux bennes tasseuses appartenant au service de la voirie sont entreposées pour permettre aux habitants d'y déposer leurs déchets ménagers. «Les services de l'APC mettent plusieurs jours pour enlever ces bennes débordant de toutes sortes d'ordures, ce qui n'est pas sans conséquences sur notre vie quotidienne», ajoute notre interlocuteur, qui affirme que le décor triste de sachets pleins d'ordures est le même à travers l'ensemble des rues et quartiers de la ville. Même les villages n'ont pas échappé à cette triste situation, où les habitants jettent leurs ordures un peu partout, faute d'une prise en charge par les services de la mairie, ajoute-t-il. Selon lui, ce calvaire remonte à plus de deux mois, soit depuis la fermeture de la décharge communale située à l'entrée de la commune d'Aït Yahia, et plus précisément au village d'Aït Hichem. Lors de notre passage sur les lieux au début du mois de mars dernier, des citoyens du village en question ont procédé à la fermeture définitive de cette décharge érigée sur les lieux depuis plus de 25 ans. Selon eux, cette décharge située à l'entrée du village Aït Hichem a été ouverte à titre provisoire pour recevoir les ordures de leur localité avant qu'elle ne devienne au fil du temps le dépotoir de tous les villages de la daïra d'Aïn El Hammam, mais aussi de certaines communes limitrophes à l'instar de Souamaâ, Mekla et Aït Khelili. «Il n'est plus possible de continuer d'accepter de voir les ordures de toutes les communes de la région atterrir chez nous. Nous avons, à maintes fois, interpellé les autorités communales d'Aït Yahia pour mettre fin à cette situation, mais rien n'a changé. Nous continuons à subir les conséquences de cette décharge qui nous fait souffrir au quotidien», s'insurgeait un habitant non sans ajouter que le village Aït Hichem est devenu malgré lui une poubelle à ciel ouvert. «Au moment où les autres villages de la wilaya s'organisent pour participer au concours du village le plus propre, le notre est devenu malheureusement un village poubelle. Alors, nous avons décidé de prendre les choses en main en fermant définitivement cette décharge. Nous allons procéder désormais à l'installation de poubelles au niveau de notre village où il sera question de procéder au tri sélectif des déchets avant leur acheminement vers une décharge contrôlée», précise-il. «Cela fait plus de vingt-cinq ans que cette décharge existe et aucun responsable n'a pris la peine de penser à trouver une solution à ce problème, surtout qu'elle était au départ réservée pour accueillir les seules ordures de la commune, pour devenir aujourd'hui une décharge intercommunale qui reçoit les déchets des autres communes au point où c'est tout le village qui risque de disparaître de la carte», ajoute un autre habitant qui affirme que cette décharge a causé d'énormes dégâts à la santé des citoyens et à l'environnement. Pis encore, les élèves qui fréquentent le lycée situé à quelques encablures de cette décharge souffrent au quotidien des fumées dégagées par l'incinération des ordures au point où il leur est devenu impossible, selon les témoignages de certaines élèves et leurs professeures, d'ouvrir les fenêtres des classes. «Nous souffrons au quotidien des désagréments causés par la fumée dégagée de cette décharge au point où il impossible de sortir des classes. Encore moins faire nos séances d'activités sportives», témoigne un lycéen, Pour les citoyens d'Aït Hichem, les autorités doivent trouver une solution avec, notamment, la réalisation d'une décharge contrôlée et mettre ainsi fin à leur calvaire. C'est la deuxième fois en l'espace d'une année que des citoyens de la daïra d'Aïn El Hammam procèdent à la fermeture de décharges sauvages. En effet, il y a quelques mois ce sont les habitants d'Aït Sidi Ahmed qui avaient décidé de fermer la décharge située à proximité de leur village.