Face à la persistance de la crise économique et la faible remontée des cours du pétrole depuis plus d'une année, le gouvernement est amené à revoir sa politique budgétaire. Les répartitions prévisionnelles des dotations financières par secteur prévues pour 2018 confirment que l'Exécutif s'inscrit résolument dans une phase d'austérité et de diminution des dépenses à tous les niveaux. Selon un document portant sur la répartition du budget de l'Etat par département ministériel devant être inclus dans le projet de la loi de finances 2018, publié hier par notre confère Wakt El Djzair, les pouvoirs publics ont pris option de réduire considérablement les dépenses d'équipements et de fonctionnement pour l'année 2018. Etant donné que la situation financière ne s'est guère améliorée durant le premier semestre de l'année en cours et face à des perspectives incertaines pour le marché pétrolier, le gouvernement est amené à revoir sa politique de dépenses en révisant à la baisse l'ensemble des répartitions par secteur d'activité. Le budget du ministère de l'Education nationale étant le deuxième poste de dépenses de l'Etat après celui de la défense nationale sera de l'ordre de 709,2 milliards de dinars, en baisse de 37 milliards DA par rapport à l'année 2017 (746 milliards). Le département de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique est également concerné par cette baisse. Son budget sera de 295,38 milliards alors qu'en 2017, il a bénéficié d'une enveloppe de 310,79 milliards DA. Le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales est touché par cette politique d'austérité. Son budget sera réduit de 20 milliards dinars par rapport à l'année 2017, passant de 394 milliards DA à 374,7 Mds DA. Les ministères de la Santé et des Moudjahidine sont également concernés. La santé perdra 20 milliards de dinars, tandis que le département des Moudjahidine sera diminué de 12 milliards de DA. Les départements de l'habitat, des transports, des travaux publics et de l'agriculture bénéficieront plus au moins d'enveloppes importantes comparativement aux autres secteurs. Pour l'Habitat, l'Etat prévoit un budget d'équipement de 354 milliards DA, alors que celui des transports et des travaux publics sera doté d'une enveloppe de l'ordre de 279 milliards DA. Pratiquement tous les budgets de fonctionnement des institutions de l'Etat ont été revus à la baisse, à l'exemple de ceux de la Présidence, du Premier ministère, des Affaires étrangères et du Parlement. Cette projection sur les dépenses de fonctionnement et d'équipement tracée pour l'année 2018 illustre parfaitement la profondeur de la crise financière engendrée par la chute des prix du pétrole depuis juillet 2014. Avec l'effondrement du fonds de régulation des recettes, la hausse du déficit budgétaire durant ces dernières années, l'Etat ne peut plus continuer à financer les projets d'investissements publics. La priorité sera d'assurer les salaires de la fonction publique, la subvention des produits de large consommation, le financement des caisses de retraite et de sécurité sociale, des budgets de la santé publique, de l'éducation et de la défense nationale. Certains experts sont unanimes à dire que le financement des projets d'infrastructures et des projets économiques sera assuré par le recours à l'endettement extérieur. La rationalité dans les dépenses et la rigueur budgétaire seront les maîtres dans la prochaine loi de finances.