Promesse de l'ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Amine Mazouzi, l'assainissement de tous les contentieux avec les partenaires de la compagnie nationale est aujourd'hui pratiquement chose faite. Depuis quelques mois, le groupe des hydrocarbures enchaîne la diffusion de communiqués pour annoncer la résolution «à l'amiable» de litiges qui traînaient au niveau des tribunaux d'arbitrage internationaux des années durant. Le dernier en date remonte à lundi. Sonatrach a annoncé avoir signé avec l'espagnol Repsol un accord global visant à aplanir les différends existant entre les deux parties. «Cet accord permettra aux deux compagnies de fructifier leur partenariat à travers la poursuite de l'exploitation conjointe et le règlement à l'amiable des différends existant entre elles», a fait savoir Sonatrach dans un communiqué, précisant que cet accord «témoigne de leur ferme volonté d'inscrire leur partenariat dans la durée». Le 16 octobre 2016, Sonatrach a annoncé qu'un tribunal d'arbitrage international avait statué en sa faveur dans l'affaire d'un litige concernant l'application de la Taxe sur les profits exceptionnels (TPE), l'opposant à des sociétés étrangères opérant en Algérie, à savoir Repsol Exploracion Argelia S.A, Samsung C&T Corporation et SK Innovation Co Ltd. Outre les trois sociétés citées, Sonatrach était entré également en litige avec d'autres compagnies pétrolières dont Anadarko, Maersk Oil, Eni et Total pour les mêmes motifs. La question de l'application de la taxe sur les superprofits, une mesure surprise et mal accueillie par les entreprises pétrolière étrangères en activité en Algérie et introduite en 2006, n'est pas la seule et unique motivation derrière des situations conflictuelles. Les délais de réalisation des projets, les montants ou encore le prix du gaz ont également servi de point de départ pour le mécontentement de l'une ou de l'autre partie. Le cas le plus récent est celui de la réconciliation entre Sonatrach et Technip. En effet, le jour de l'annonce de la signature d'un accord global avec Repsol, le groupe français parapétrolier TechnipFMC (ex-Technip) avait annoncé depuis Paris s'être réconcilié avec Sonatrach. «Sonatrach et TechnipFMC ont décidé de régler de manière complète et définitive tous les différends relatifs à la résiliation du contrat de réhabilitation de la raffinerie d'Alger et de mettre fin immédiatement à la procédure d'arbitrage», écrivait TechnipFMC dans un communiqué. Dans un contexte de baisse des prix des hydrocarbures et de recul des réserves, la compagnie nationale n'a d'autre choix que de se réconcilier avec ses partenaires étrangers afin de renverser la vapeur en lançant de nouveaux projets d'exploration et d'exploitation de gaz et de pétrole. Pour leur part, les compagnies étrangères ont tellement à gagner en Algérie avec le lancement de nouveaux projets qu'il serait inutile de camper sur ses positions et de s'agripper à des histoires de vieux litiges au risque de perdre au profit de concurrents des contrats qui se chiffrent à des milliards. D'ailleurs, Sonatrach a lancé en début d'année un appel à projets en vue de la construction de quatre raffineries pour un montant total avoisinant les six milliards de dollars. Un marché alléchant !