ine de rien, les lignes bougent. Le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a subi non sans succès l'épreuve de la présentation du plan d'action de son gouvernement à l'Assemblée populaire nationale. Il lui a suffi de quelques phrases, quelques promesses et beaucoup de convictions servies avec autant de sincérité, pour libérer un courant d'air frais sur un gouvernement qui en avait tant besoin. Abdelmadjid Tebboune semble être bien rentré dans son job. Avec courage et volonté. On l'a vu quand il répondait aux questions des députés mais surtout lors de la conférence de presse qu'il a animée dans l'enceinte même de l'APN. Un point à mettre à son actif en étant le premier responsable de l'exécutif à réunir les journalistes aussitôt son plan adopté. C'est un geste qui doit être apprécié à sa juste valeur tant la communication n'était pas le fort du précédent gouvernement qui tenait en haleine l'opinion nationale quand une mise au point s'imposait pour mettre fin aux spéculations. Avec Tebboune à la baguette, cela va changer. Habitué à l'exercice en tant que ministre de l'Habitat, il n'aura aucun mal à exposer ses choix et ses décisions à la critique des médias. Et c'est tant mieux ! La communication est en effet à ce point vitale pour un Premier ministre tenu d'informer le peuple sur la situation générale du pays et éventuellement explorer les perspectives d'avenir à la lumière des évolutions quantifiables et qualifiables. Abdelmadjid Tebboune aura réussi à faire parler de lui en lançant trois ou quatre idées qui ont fait mouche. D'abord son engagement que les hommes d'affaires et autres détenteurs d'argent n'auront pas voix au chapitre dans son gouvernement. Cela rassure d'entendre le Premier ministre promettre que les décisions seront prises par lui et son équipe, et non inspirées par des milieux intéressés. Sous Sellal, il y avait presque un mélange des genres. Certains hauts responsables ne se gênaient pas à afficher leurs fortunes et leurs affaires. Très souvent, on soupçonnait des conflits d'intérêt et autres pratiques pas très saines qui ternissent la réputation des institutions de la République. Mieux, M. Tebboune s'engage à faire payer les titulaires des grands investissements industriels un impôt spécifique. C'est, d'après lui, une sorte de renvoi d'ascenseur à un Etat qui leur a tout donné en termes de facilitations et d'accompagnement. Il balaye également toute perspective de privatiser les entreprises publiques comme on l'a laissé entendre récemment. Le nouveau Premier ministre est sûr de lui et de sa feuille de route. On ne peut que lui souhaiter bonne chance, lui qui diffuse de l'optimisme sans modération depuis qu'il a pris les rênes de l'exécutif. Aux algériens qui touchent de bas salaires, il dit envisager de les exonérer d'impôts. Il s'engage également à régulariser le commerce de l'informel qui brasse plus de 30 milliards de dollars. Abdelmadjid Tebboune promet aussi d'«algérianiser» enfin les chaînes de télévision privées avant la fin de l'année. Le Premier ministre a tenu à assurer enfin les retraités de l'armée et des gardes communaux qui protestent depuis plus de trois ans, qu'il allait les écouter et donner suite à leurs doléances. Tout ce faisceau de promesses, d'engagements et de disponibilité est de nature à rassurer les Algériens qu'avec M. Tebboune, les choses vont changer dans le bon sens. Et si Tebboune était «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut» ? Que demande le peuple…. !