Le complexe thermal de Hammam Bouhadjar, situé à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya d'Aïn Témouchent, n'est que l'ombre de lui-même. Cette grande infrastructure, inaugurée en 1974 dans le cadre d'un programme de développement et de valorisation du tourisme et du thermalisme, s'étend sur une superficie de plus de 70 hectares. La station thermale de Hammam Bouhadjar disposait jusqu'à récemment, de toutes les structures d'accueil et de prise en charge des curistes et des adeptes de la balnéothérapie. Ses eaux naturelles sont indiquées pour le traitement des maladies dermatologiques et les affections rhumatismales mais accueillaient aussi des malades pour la rééducation fonctionnelle suite à des traumatismes orthopédiques. Le complexe a fait l'objet de plusieurs réhabilitations et rénovations de ses équipements. Malheureusement, les résultats sont très en-deçà des grands investissements consentis. Les 54 bungalows et l'hôtel de 60 lits se trouvent dans un état de dégradation très avancée tout comme le restaurant, les salles de bain individuelles, la cafétéria, le bloc médical, la salle de spectacle, les terrains de sport, à l'image du court de tennis abandonné depuis des lustres, et la piscine qui se trouve dans un état catastrophique. Pourtant, ce complexe disposait de tous les atouts pour devenir un véritable pôle touristique et thermal. Jadis, il accueillait des milliers de curistes nationaux et étrangers. Pour l'anecdote, le Président mauritanien Mokhtar Ould Dada y passait toutes ses vacances. Les équipes de football de toute la région ouest y faisaient leurs stages de remise en forme à des prix concurrentiels. Aujourd'hui, leur choix se porte du côté de la Tunisie à défaut d'une meilleure gestion de nos établissements et de nos ressources touristiques et balnéothérapeutes. Pour mettre à niveau ce complexe, l'Etat a alloué en 2011 une enveloppe d'environ 90 milliards de centimes, mais depuis, cet investissement est resté lettre morte. Mis à part l'étude confiée à un consortium espagnol, les travaux n'ont pas, à ce jour, démarré. Les responsables de l'EGT de Tlemcen, dont dépend cette infrastructure, justifient ces retards par «des appels d'offres infructueux et l'insuffisance de l'enveloppe allouée au projet». En attendant et comme l'a constaté l'ex-ministre du Tourisme, Abdelwaheb Nouri, lors de sa visite en 2016, «le complexe thermal se trouve dans un état catastrophique». Le complexe de Hammam Bouhadjar n'est pas le seul se trouvant dans cet état. Celui de Hammam Boughrara n'échappe pas à cet amer constat. L'éternelle problématique de la gestion de ces établissements reste entièrement posée, sinon comment expliquer qu'avec peu de moyens et des infrastructures et capacité presque identiques, le complexe thermal de Hammam Bouhanifia tourne à plein régime et ses structures sont très bien entretenues ? Notons que l'EGT de Tlemcen gère 4 stations thermales, à savoir Hammam Bouhadjar, Bouhanifia, Boughrara et Hammam Rabi dans la wilaya de Saïda.