La section du Conseil national de déontologie médicale de Blida déplore le rejet de la demande de libération provisoire du Dr Ouali par la Cour de Djelfa. Détenu depuis le début du mois dans le cadre de l'enquête sur le décès d'une parturiente et de son bébé à Ain Oussera, dans la wilaya de Djelfa, la section régionale des médecins appelle à sa libération. En effet, la Chambre d'accusation près la cour de Djelfa, réunie mardi dernier, avait rejeté la demande de liberté provisoire introduite par la défense du Dr Ouali. Le Conseil régional de l'Ordre des médecins de Blida a, par ce fait, exprimé son «profond» regret et réitère auprès de l'autorité judicaire concernée sa demande de mise en liberté. Estimant que le médecin n'a «aucune responsabilité pénale dans le décès de la parturiente de Djelfa», le président de cette section, Yacine Terkmane, rappelle dans un communiqué posté en ligne, sur sa page officielle que, «quel que soit le motif de sa mise en examen, son maintien en détention reste incompréhensible». Il indique aussi que la loi est explicite pour ce qui est de la détention préventive. «Les articles 123 et 123 bis du code de procédure pénale relatifs à la détention provisoire sont clairs. (…) La détention préventive est une mesure exceptionnelle, que l'ordonnance de mise en détention préventive doit être fondée sur un ou plusieurs des quatre motifs cités dans l'article 123», fait-il savoir, déplorant que cette décision ne prenne pas en compte le fait que ce médecin soit «une épouse et jeune maman». Exprimant encore une fois sa solidarité avec leur consœur, la section du Conseil national de déontologie médicale de Blida, Djelfa et Ain Defla, estime que «le maintien en détention du Dr Ouali entretient à juste titre, la colère et la mobilisation du corps médical». La section se dit être le «bouc émissaire» que l'on charge de tous les disfonctionnements et insuffisances du système de santé. La même source souligne le fait que leur consœur «effectuait son service civil auquel seuls les médecins, à la différence de tous les autres universitaires, sont astreints». «Les médecins, par une autre mesure discriminatoire récente, sont exclus de la décision de dispense d'une tranche d'âge de la population du service militaire», se plaint-on. Par ailleurs, la même section reproche au nouveau ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, sa décision prise suite au décès de cette jeune maman et de son bébé, concernant l'obligation faite aux médecins privés d'assurer un service de garde. Selon cette source, il s'agit d'une décision prise «sans aucune concertation avec l'Ordre des médecins ou le Syndicat national des médecins libéraux», ce qui représente une «violation des dispositions de la Constitution». "Chargés d'un maximum de devoirs et d'un minimum de droits, ils (les médecins, Ndlr) sont dans une réaction incompréhensible, inexpliquée et inacceptable, les boucs émissaires des pouvoirs publics, de certains médias et d'une partie de la population désinformée à cet effet», conclut la section. Rappelons qu'une jeune femme de 22 ans est décédée le 26 juillet dernier, quelques heures après avoir accouché d'un bébé mort-né, suite à la négligence de trois hôpitaux de la région.