Décidément, point de répit pour les petites bourses. Après une pseudo stabilisation des prix des fruits et légumes ayant marqué le marché durant l'été, voilà que les petites bourses sont de nouveau saignées à blanc. Une nouvelle hausse qui frise l'imaginaire est enregistrée depuis quelques jours. Les prix s'enflamment au point de donner le tournis. Une petite virée dans les marchés de la ville des Genêts nous renseigne sur l'ampleur de la saignée qui touche les plus vulnérables. «En quelques jours seulement, les prix ont atteint les cimes. Ce qui était à 60 Da est passé à 220 Da…c'est vraiment incroyable !», lâche un père de famille qui n'arrive plus à remplir son couffin au niveau du marché couvert du centre-ville. Les prix des fruits et légumes connaissent une hausse et les commerçants n'hésitent pas à doubler les prix en dépit de la disponibilité de ces denrées alimentaires sur le marché. La raison évoquée reste toujours les prix du marché du gros. S'approvisionner en légumes est devenu un véritable luxe. A la Nouvelle ville, depuis la fermeture du marché, les échoppes de vente de fruits et légumes ont poussé comme des champignons. Seulement, les prix pratiqués vous donnent le tournis. Les prix ont doublé et parfois même triplé, la carotte qui ne dépassait pas le seuil des 35 Da est cédée à 70 Da, la courgette qui était à 50 dinars est affichée à 160 Da, les haricots verts qui coûtaient 70 Da sont vendus à 220 Da, alors que la tomate avoisine les 220 dinars aussi, la laitue est affichée à 160 Da, le piment à 120 Da. Et même les herbes aromatiques, très prisées en cette période, ont vu leurs prix augmenter de 10 à 20 Da le bouquet. Côté fruits, c'est le même topo. La banane qui avait atteint les 1000 dinars le kilo est retombée hier à 450 dinars. Ce prix était pratiqué par un commerçant ambulant au boulevard Krim-Belkacem. La poire reste à un prix accessible qui tourne autour de 150 dinars alors que les raisins oscillent, selon la qualité, entre 150 et 200 dinars. Le melon reste aussi accessible avec différents prix pouvant aller de 25 dinars à 120 dinars selon la qualité. La DCP impuissante ? Le dysfonctionnement qui caractérise le marché des fruits et légumes ne semble pas être en passe d'être maîtrisé par la direction de la concurrence et des prix de la wilaya. Cette dernière, bien qu'elle sévit dans certains créneaux liés directement au secteur du commerce, n'arrive pas, voire même en peut pas réguler ce segment. Il semble lui échapper totalement. La multiplication des intervenants associée aux dysfonctionnements dans l'approvisionnement sont les principaux facteurs qui expliquent les spectaculaires augmentations des prix enregistrées ces derniers jours. Il arrive qu'un produit change de main plusieurs fois avant d'arriver chez le consommateur, nous explique un vendeur de fruits et légumes apostrophé à ce sujet. Un état des lieux peu reluisant C'est pourquoi l'appel des habitants à l'endroit de la DCP pour sévir contre ce phénomène, risque de ne pas aboutir et de tomber dans une oreille sourde. Tizi Ouzou dispose de deux marchées de gros en fruits et légumes. L'un illégal se trouvant à Tadmaït et l'autres légal, en l'occurrence celui de Tala Athmane qui est implanté dans la zone industrielle éponyme. Ce dernier est marqué, depuis son ouverture, par une double anarchie sur les deux plans : fonctionnement et organisation. La première retombée est la baisse sensible de la fréquentation par de nombreux mandataires qui préfèrent s'installer au niveau de celui de Tadmaït. Ce marché illégal et non autorisé continue d'exister malgré une décision de fermeture prononcée par arrêté du wali datant du 21 décembre 2003. Il fonctionne à ce jour. Cet arrêté n'a jamais été exécuté et le gros de l'activité de distribution de fruits et légumes au niveau de la wilaya s'effectue encore au niveau de ce marché qui se tient sur un terrain vague. Il est surtout caractérisé par l'apparition de plusieurs fléaux, l'inexistence de commodités, l'insécurité, etc. Du coup, les mandataires en fruits et légumes de la wilaya de Tizi Ouzou sont déçus. Eux qui ont toujours caressé le voeu de voir la wilaya dotée d'un marché de gros digne de ce nom sont restés sur leur faim. L'abandon du projet de réalisation d'un nouveau marché de gros à Kaf Lagab, comme initié par les pouvoirs publics, est resté au travers de la gorge. Aujourd'hui, il n'y a plus aucune lueur pour les mandataires grossistes qui continuent d'exercer leurs activités dans des conditions déplorables. Pour redresser un tant soit peu ce domaine, les mandataires grossistes, les responsables de la direction du commerce, les commerçants détaillants, les consommateurs etc., estiment qu'il est plus que nécessaire d'inscrire une nouvelle opération pour la réalisation d'un nouveau marché de gros au niveau de cette wilaya. Il est à signaler fort à propos qu'en l'absence d'une véritable politique commerciale en la matière, et eu égard à l'anarchie et l'instabilité qui caractérisent ce créneau, les prix des fruits et légumes connaissent des fluctuations imprévisibles.