Hier, et après l'échec des négociations engageant le gouvernement d'Irak au gouvernement de la région autonome du Kurdistan, l'armée irakienne a lancé une action militaire à Kirkouk pour la reprise des puits de pétrole et de l'aéroport. La confusion régnait, hier, à Kirkouk, où l'armée irakienne menait une action militaire pour la reprise des puits de pétrole et de l'aéroport. Certains médias parlaient d'accrochages dans lesquels nombre de peshmergas auraient été tués, d'autres notent la débâcle des kurdes et la reprise facile de Kirkouk par l'armée d'Irak, tandis que des milliers de personnes ont fui la région. Les troupes irakiennes sont entrées dans la ville de Kirkouk, qui est au cœur d'un contentieux opposant Baghdad et Erbil. Elles ont décroché les drapeaux kurdes des bâtiments et des postes de contrôle pour les remplacer par des drapeaux irakiens. Baghdad a noté qu'une équipe d'élite irakienne entraînée par l'armée américaine a pris le contrôle du siège du gouvernorat de Kirkouk, le 16 octobre, sans rencontrer de vraie opposition kurde sur le terrain. Selon des témoignages sur place, les soldats ont été accueillis par des populations minoritaires turkmènes et arabes. L'action militaire pour la reprise de Kirkouk, dans une région très riche en pétrole, a commencé, hier, et s'est conclue au bout de seulement quelques heures. «Les kurdes ont arrêté les opérations de pompage des puits de Bay Hassan et Havana et ont quitté les puits avant l'arrivée des forces irakiennes», a affirmé ce responsable. Ces champs ont été pris en 2014 par les peshmergas profitant du chaos qui régnait à la suite de l'attaque éclair menée par Daech qui s'était emparé de près du tiers de l'Irak. Les chefs des Pershmergas ont noté, hier, que l'attaque de Kirkouk par l'armée irakienne pouvait être qualifiée de proclamation de guerre aux Kurdes et qu'elle coûtera cher au gouvernement irakien. «Cette attaque pourrait être considérée comme une proclamation de guerre au peuple du Kurdistan», estiment les Peshmergas. Leurs dirigeants ont noté que l'attaque est menée par l'armée irakienne de concert avec les milices chiites sous le commandement du Corps iranien des gardiens de la révolution islamique. «Le gouvernement irakien est le principal responsable pour le déclenchement de la guerre contre le peuple du Kurdistan et il payera cher cette attaque», notent les forces kurdes. Les Peshmergas ont également accusé certains membres de l'Union patriotique du Kurdistan, UPK, de connivence avec les forces irakiennes et, par conséquent, d'une «grande trahison historique». Selon les Peshmergas, ces hommes irresponsables ont cédé sans résister plusieurs positions sensibles aux milices et aux forces de l'Iran. Les militaires irakiens ont annoncé, hier, avoir repris les champs pétroliers de Baba Gourgour et de Bai Hassan, deux banlieues de Kirkouk, la base militaire K-1, l'aéroport et plusieurs sites pétrogaziers. Le conflit opposant Baghdad et l'autonomie kurde au sujet de l'appartenance de la province disputée de Kirkouk s'est aggravé après la tenue, le 25 septembre, de l'élection sur l'indépendance du Kurdistan irakien organisé sans l'accord de Bagdad. Le chef du gouvernement région du Kurdistan, initiateur de l'élection pour l'indépendance, enregistre un échec. L'indépendance du Kurdistan qu'il a proclamé est rejetée par la majorité des kurdes et de la communauté mondiale, excepté Israël. Les forces irakiennes ont lancé une attaque pour reprendre Kirkouk. Elles se sont emparées de champs pétroliers bordant la ville, du gouvernorat et d'une base aérienne militaire de Kirkouk.