En 1991, l'Onu a adopté une résolution décrétant l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, mettant fin à une guerre éclatée entre le Maroc et ce pays en 1975. Mais à ce jour, 26 ans après, le référendum n'est pas organisé et l'ONU continue de s'occuper de la question, malgré l'échec de toutes les démarches entreprises depuis 1991. Le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, après une visite de deux jours au Maroc, s'est rendu, hier, aux camps des réfugiés de Tindouf pour s'enquérir de la situation et tenter de trouver une issue au conflit. Il a été accueilli, dans le camp d'Aousserd, par des centaines de Sahraouis et de Sahraouies, arborant l'emblème national et brandissant des pancartes où sont inscrits des écrits appelant à l'indépendance du pays. «L'indépendance maintenant», clame-t-on sur plusieurs pancartes. Tout au long de l'itinéraire tracé pour l'invité onusien, ce dernier a entendu et vu le désarroi des sahraouis qui lui ont fait savoir qu'ils ont trop patienté dans l'attente de l'indépendance de leurs territoires. Mais Kohler, cet ancien président de l'Allemagne, ne se fait pas beaucoup d'illusion. Il sait que trois envoyés personnels des SG de l'ONU l'ont précédé dans la mission et ont échoué. «Je ne suis pas magicien» Conscient de la difficulté de sa mission et de l'espoir des Sahraouis en lui, Horst Kohler, a essayé de calmer les ardeurs. «Je ne suis pas magicien», a-t-il lancé dans une brève intervention devant les journalistes et les responsables du Front Polisario. «Mais je ne ménagerai aucun effort afin de trouver une solution à la situation. Même le secrétaire général de l'ONU déploie des efforts pour le retour de la paix par la voie pacifique et non celle de la guerre», a-t-il poursuivant, en exprimant son émotion quant à l'accueil populaire qui lui a été réservé. Pour lui, cet accueil est le signe de la confiance placée en lui. «Je suis venu ici pour voir la situation et me faire une opinion. Je suis optimiste pour les futures négociations», a-t-il conclu. Ce qui est attendu de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, a affirmé le représentant du front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, est de présenter un tableau clair de la situation qui prévaut au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés de Tindouf. En effet, Horst Kohler, présentera un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU le mois de février 2018. Cependant, les Sahraouis n'attendent pas beaucoup de cette visite qui a toutes les chances de n'avoir aucun effet sur le conflit, ni de secouer le cocotier ou de donner un nouvel atout à la cause sahraouie. Deux obstacles … D'ailleurs, Ahmed Boukhari, a expliqué que les deux obstacles majeurs qui freinent tout avancement de la question se dressent toujours comme des digues infranchissables, empêchant toute résolution du conflit. Le premier obstacle, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse, est l'absence de volonté politique du Maroc de résoudre pacifiquement la crise en se soumettant aux résolutions onusiennes relatives à l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Le diplomate sahraoui soutient que le Royaume marocain veut préserver le statut-quo et faire en sorte qu'il n y' aura ni guerre ni paix entre les deux parties. Le deuxième obstacle, selon lui, est la position de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, en bloquant, a-t-il accusé, l'organisation du référendum. «La colonisation marocaine est impossible sans le soutien de la France qui empêche l'ONU de résoudre le conflit», a-t-il indiqué. Ce qui est sûr, a-t-il encore affirmé, est que «le peuple sahraoui veut son indépendance de manière pacifique ou par le combat». «On est contre toute autre voie de résolution du conflit. La voie civilisationnelle et démocratique est l'organisation d'un référendum», a-t-il dit, soutenant que «le référendum peut être organisé dans 3 ou 4 mois si le Conseil de sécurité de l'ONU affiche une volonté de le faire». Sur un autre plan, Ahmed Boukhari a dénoncé la tentative d'exclusion du Sahara occidental du sommet Afro-européen qui aura lieu le mois de novembre prochain en Côte d'Ivoire. Ce pays a invité tous les pays membres de l'Union africaine, sauf le Sahara occidental. Ghali recevra aujourd'hui, Kohler Le président Sahraoui, Ibrahim Ghali, accordera dans l'après-midi d'aujourd'hui, une audience à l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler. Les deux hommes aborderont la situation dans la région et les voies de résolution du conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Cet entretient sera la dernière étape de la visite de deux jours de Kihler dans les camps des réfugiés de Tindouf. Hier soir, il a été reçu par les négociateurs du Front Polizario, conduits par Mohamed Khedad. De notre envoyé spécial aux camps de réfugiés