Il est contre l'élargissement des prérogatives de la HIISE Au moment où la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) appelle à la révision de la loi électorale pour colmater les insuffisances, le parti du Premier ministre s'oppose à une telle démarche. «Il est encore tôt pour parler de l'amendement de cette loi qui a été révisée en 2016», a affirmé le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lors de son passage, avant-hier soir, à l'émission de l'ENTV, Hiwar Essaâ. M. Ouyahia estime que les conditions de candidature, notamment les signatures exigées, ne sont pas un motif valable pour revoir la loi. «On ne peut pas ouvrir la porte à la pagaille», a-t-il expliqué, ajoutant que «nous sommes contre la démocratie de 1989 qui n'a pas donné des résultats». Le patron du RND s'est dit, en outre, contre l'élargissement des prérogatives de la HIISE qui sont définies dans la Constitution. «On refuse d'ouvrir les principes de la Constitution au débat. Nous sommes contre cette revendication et aucune instance ne peut être organisatrice et arbitre au même temps», a-t-il soutenu, précisant qu'il n'était pas question d'exclure l'administration de l'organisation des élections et de céder aux pressions des politiques. Abordant les élections locales du 23 novembre prochain, l'invité de l'ENTV a indiqué que ces élections sont une étape importante dans la vie du pays, car le premier socle des institutions de l'Etat sont les APC et les APW et les instances qui prennent en charge les préoccupations quotidiennes des citoyens sont ces mêmes assemblées. «Certains disent que rien ne changera. Mais au RND, on donne toute l'importance à ces élections. On est heureux de voir que plus de 50 partis politiques y participent en plus des indépendants. Le RND les abordera avec détermination avec son programme et ses candidats», a-t-il déclaré. A ceux qui accusent l'administration de favoriser le FLN et le RND dans les élections, il a précisé que l'administration a rejeté 549 candidatures de son parti. «La justice a rétabli juste une cinquantaine. On respecte les règles du jeu», a-t-il dit, en critiquant les partis qui se plaignent par anticipation de la fraude qui est, selon lui, «c'est un phénomène algérien». «Vous mettez une instance de contrôle constitutionnelle, ils disent qu'elle n'a aucune prérogative», a-t-il lancé, affirmant que le problème est qu'il n'y a pas de partis qui peuvent contrôler les 70 000 bureaux de vote, exception faite pour 4 ou 5 partis. «On a entendu des partis dire qu'ils sont devenus des forces sur la scène politique, ils n'ont même pas pu confectionner 100 listes pour les APC», a-t-il argué, en allusion au parti de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis. Cela étant dit, le chef du RND a indiqué que ni le FLN ni le RND, qui sont présents partout en Algérie et qui disposent de la majorité dans les institutions élues, ne cherchent à monopoliser le pouvoir ou la gestion des affaires du pays. «On souhaite avoir une forte opposition», a-t-il affirmé. Concernant les rencontres qu'il a lancées avec les quatre partis de la majorité présidentielle (FLN, RND, TAJ et MPA) en sa qualité de Premier ministre, M. Ouyahia a fait savoir qu'il s'agit d'une tradition qui sera perpétuée, précisant qu'une rencontre sera organisée chaque trimestre. Il a annoncé, en outre, une rencontre avec les groupes parlementaires des indépendants à l'APN et au Conseil de la nation, demain dimanche. Sur un autre plan, le patron du RND a défendu le patronat et s'est attaqué au Parti des travailleurs qui les dénonce à chaque fois. «Le parti trotskiste est contre le capitalisme, avec tous mes respects, pourquoi ils ne parlent pas des gens de l'import-export et ils parlent uniquement des personnes qui construisent des usines et créent l'emploi», a-t-il lancé en référence à Louisa Hanoune.