Affaire des 189 médecins résidents de chirurgie C'est devenu un feuilleton interminable. 189 médecins résidents en 2e année tronc commun de chirurgie se trouvent sans salaire et sans affectation dans leurs services respectifs à Alger, Tizi-Ouzou et Blida. C'est l'impasse ! Après une année de travail, les médecins résidents en chirurgie générale, chirurgie pédiatrique, chirurgie thoracique, chirurgie maxillo-faciale et chirurgie plastique, des trois wilayas vivent dans une situation qui ressemble au «chômage». Leur combat pour l'amélioration de la formation médicale et l'égalité des chances avec leurs collègues des régions Est et Ouest du pays dispensés d'un examen sanctionnant en fin d'année, s'est buté à une décision pour le moins «injuste» du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Suite à une réunion tenue, lundi, entre les différents présidents de CPRS et la sous-directrice de la formation en sciences médicales au département de Tahar Hadjar, il a été décidé de rattraper les cours pour atteindre les objectifs pédagogiques, réorganiser un examen sanctionnant dans un délai d'un mois, avant d'aller vers une révision des conditions de passage dès l'année prochaine. «C'est injuste !», dénoncent les médecins résidents qui ont organisé, hier, un rassemblement de protestation à l'intérieur de la faculté de médecine d'Alger (ex-La Perrine). «Comme nos camarades de l'Est et de l'Ouest, on n'est pas sensé passer un examen sanctionnant», insistent des délégués, non sans soupçonner «l'existence d'intérêts personnels» derrière le maintien de l'examen pour cette année et sa suppression dès la prochaine. «Certains veulent enrichir leur CV par l'organisation d'un examen sanctionnant pour prétendre à la chefferie de service», accusent-ils. De plus, ils estiment «impossible» de rattraper les cours et d'atteindre les objectifs en quelques jours seulement, car il s'agit de gestes que l'on apprend à l'intérieur du bloc et durant les gardes suite à plusieurs exercices. D'où l'inutilité de la décision du ministère de tutelle dont la responsable de post-graduation de médecine s'est contentée d'écouter le président de CPRS de CCI. Ce dernier, accusent nos interlocuteurs «a rassuré la tutelle avoir assuré les cours, ce qui est faux». Conséquence : les médecins résidents des spécialités précitées se trouvent depuis le 1er novembre dernier sans affectation en 3e année et, donc, sans salaire en attendant l'organisation d'un autre examen qu'ils promettent d'ores et déjà de boycotter. «La deuxième année fait partie de notre formation et ne doit pas être sanctionnée par un examen. Ce qu'il faut c'est l'amélioration de la qualité de la formation en maîtrisant convenablement tous les gestes dont on aura besoins dans l'avenir», insiste un résident de chirurgie générale. Et de regretter : «malheureusement, nos supérieurs et le ministère ne se soucient pas de cet aspect.» Le pire, c'est que malgré cette situation de confusion générale, certains chefs de services trouvent le moyen de continuer à «exploiter» leurs résidents comme étant en 2e année, à l'instar des ceux de CCI à Blida «réquisitionnés pour les gardes sans aucune qualité». Le flou né de ce feuilleton touche, par ailleurs, les médecins résidents de 1re année qui se voient bloqués le passage à l'année suivante. Ce qui porte la totalité de résidents de 1re et de 2e année bloqués à près de 500. Ceci, sans oublier les désagréments causés pour ce déficit à travers les services. En tout cas, l'incapacité du ministère de tutelle, de la faculté de médecine et du Conseil pédagogique national de spécialité (CPNS) à régler cette affaire, a créé une situation des plus complexes et sans précédent. Ce qui est quand même dramatique, surtout, qu'il s'agisse de responsables faisant partie de la crème de l'élite nationale, mais qui fonctionnent aux méthodes et calculs du Moyen âge. Et l'on trouve le moyen de se demander pourquoi nos futurs médecins spécialistes préfèrent partir exercer à l'étranger ! En attendant le bout du tunnel, ces blouses blanches disent «ne pas savoir à quel saint se vouer». Affaire à suivre…