Leur nombre est sans cesse croissant Le monde de l'entreprenariat n'est désormais plus la chasse gardée de la gent masculine, car les femmes aussi ont introduit cet espace, en créant et en gérant leurs propres affaires. Rencontrée, hier, à Alger en marge de la première conférence des femmes arabes chefs d'entreprise, placée sous le thème «les femmes d'affaires en Algérie et les perspectives de la coopération arabe», Aida Kabouya, présidente de la commission femmes chefs d'entreprise du FCE, a mis en évidence que le nombre de femmes créatrices d'entreprises est en courbe ascendante en Algérie. «Le nombre de femmes chefs d'entreprise est de l'ordre de 143.000 en Algérie. Un chiffre qui est en croissance permanente. Il est de 16% par rapport à 2015 et 23% par rapport à 2012», a-t-elle indiqué en précisant que 13 % de ses femmes sont à la tête de PME et PMI. En dépit de ces chiffres qualifiés de satisfaisants, la représentante du FCE a estimé qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir pour faire de la femme un élément qui contribue largement au développement économique du pays. Pour Mme Kabouya, le défi réside encore au niveau des jeunes femmes et jeunes filles qui sortent avec des diplômes mais qui ne trouvent pas d'emploi. «Ces jeunes filles peuvent réussir en créant leurs propres entreprises», a-t-elle lancée avec conviction. Prenant la parole à l'occasion de l'ouverture de la conférence et en présence de plusieurs ambassadeurs, cadres des ministères, invités de pays arabes, dont la princesse koweitienne, Cheikha Hessa Saâd El Abdallah Salem Essabah, l'expert en économie et ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a plaidé en faveur de l'entreprise de jeunes, et le fait qu'elle soit fondée par l'homme ou par la femme, n'est pas le point le plus important. Relatant son expérience à la tête du département des Finances, Benkhalfa a témoigné que les services et entreprises gérées par des femmes ont donné des résultats largement probants. Pour lui, il est nécessaire aujourd'hui de rendre un vibrant hommage à toutes ses femmes qui réussissent dans leurs études, mais aussi et surtout celles qui jouent un rôle social très important, celui d'élever des générations entières. «Du temps où j'étais aux affaires, j'ai d'ailleurs demandé à ce qu'on retire du vocabulaire la mention «sans profession», mais plutôt en insistant sur «femme au foyer». Evoquant le volet juridique, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) Fafa Benzerrouki a rappelé que le droit à la parité homme-femme a été constitutionnalisée en Algérie. Une manière d'ouvrir la voie à ce que la femme ne soit pas seulement considérée au plan politique, puisqu'elle jouit, selon elle, d'une grande place au parlement, mais aussi dans la gestion des affaires économiques, en ayant la possibilité de créer leurs propres entreprises. En fait, le Conseil des Femmes d'Affaires Arabes qui a tenu une assemblée élective en septembre 2014, au siège de la Ligue Arabe au Caire en Egypte a vu l'Algérienne, meilleure chef d'entreprise 2013/2014, en l'occurrence Mme Habès Nadia représenter le pays à cette rencontre qui regroupe plusieurs princesses, des ministres femmes et une ambassadrice du monde Arabe. Le Bureau est présidé par la princesse Hessa Saâd El Abdallah Salem Essabah du Koweït, secondée par Mme Leila Mabrouk El Hadi El Khayat, fille de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Tunisie sous l'ère Bourguiba.