Lorsqu'ils sont arrêtés, les enfants prostitués sont-ils considérés comme des victimes ou des criminels délinquants ? Selon les explications de Mme Nadia Aït Zaï, juriste et directrice du Ciddef, l'enfant mineur a le statut de victime. Après enquête, le juge des mineurs prend la décision d'un placement dans un centre de rééducation au cas où les parents seraient accusés de négligence. Il y restera jusqu'à sa majorité. L'enfant pourra réintégrer la cellule familiale, si les services en charge du dossier estiment que les parents ont repris convenablement leur rôle, mais comme le laisse entendre Mme Aït Zaï, ce cas de figure est rare. Ces parents démissionnaires pourront même être déchus de leur droit de garde, si le juge estime que l'enfant est en danger moral tant qu'il demeure au sein de sa famille. Si la famille n'est pas au courant des activités de l'enfant tombé entre les mains d'un proxénète, elle déposera alors plainte contre lui. L'enfant doit suivre des séances de thérapie au niveau du Soemo (service d'orientation et d'éducation en milieu ouvert) où il sera pris en charge par des éducateurs et des psychologues.