A priori la décision lancée par l'agence européenne du médicament (EMEA) le 25 juin, faisant état d'un retrait progressif du médicament Di-Antalvic, ne semble pas trouver d'écho chez nous et l'Algérie demeure l'un des pays où ce médicament est vendu en officine sans ordonnance. Cette constatation a été faite hier à l'issue d'une tournée effectuée chez quelques pharmaciens de la capitale. La totalité des concernés que nous avons interrogés affirment qu'ils n'ont reçu ni décision ni note interdisant la vente de ce médicament. Comme nous l'expliquera Moncef, pharmacien à Hussein-Dey, : «Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune note, ni de la part de la tutelle (ministère de la Santé), ni de l'OMS, ni même de la part du Conseil de l'Ordre». Chez un autre pharmacien au quartier populaire du Ruisseau, l'on aura une réponse identique. En revanche, notre interlocuteur a tenu à s'étaler sur la véritable raison qui est derrière cette problématique qui, selon lui, est due à un excès de consommation de la part du malade quand on sait que le Di-Antalvic consiste en la prise en charge de la douleur. «La raison principale, c'est que les usagers le consomment avec un excès sans précédent car, partant de l'idée que le Di-Antalvic est très efficace contre la douleur, au lieu de prendre deux cachets à 12 heures d'intervalle, certains en consomment jusqu'à quatre par jour, ce qui est très dangereux». Il soulèvera par ailleurs le fait que ce médicament soit connu par son efficacité, mais son inconvénient, c'est qu'il engendre des dépressions respiratoires et des arrêts cardiaques. Interrogés à propos de la disponibilité, les différents pharmaciens affirmeront que ce médicament n'a jamais connu de pénurie. En plus, tous les grossistes n'ont pas vu leur stock s'épuiser, bien au contraire. «En matière de disponibilité, les grossistes ont assuré le service, et le Di-antalvic a toujours été disponible», indiquera Sid-Ahmed, gérant d'une pharmacie à Chéraga. Revenant à la question relative à l'interdiction de la vente du médicament, les pharmaciens ont été unanimes à dire : «Si une décision nous est transmise, nous l'appliquerons à la lettre, mais jusqu'à maintenant rien ne nous a été signalé».