La seconde édition du Festival panafricain, qui a fait couler beaucoup d'encre et fait des gorges chaudes, s'est clôturée sur les chapeaux de roue, comme à son entame. Selon les férus de culture, cette édition a connu un franc succès avec les multiples activités et les innombrables personnalités du gotha artistique et intellectuel tandis que les détracteurs estiment que les Algériens n'ont guère profité de cette manifestation et les artistes marginalisés. C'est ce qui ressort des échos de nombreux citoyens. Malgré ces doléances, il apparaît qu'Alger a renoué avec la culture, la musique et les activités artistiques diverses durant la vie nocturne. Cela a permis cet échange d'idées, de créativité et de coopération sortant du ghetto, la culture africaine souvent mise sous le boisseau et dans les ornières. Il est à signaler que cette version 2009 a axé sur de multiples expositions témoignant des divers modes d'expression et de création de cette Afrique plurielle et bigarrée dans divers domaines d'activité, notamment arts plastiques, sculpture, photographie, timbres, design, artisanat, etc. Les artistes ont montré leurs potentialités Différents espaces culturels ont abrité ces expositions qui sont un marqueur de cette culture africaine toute en variations. Révélant le talent avéré et les prédispositions artistiques des Africains de tous les pays de ce démesuré continent, les artistes africains ont mis en exergue leurs potentialités. Cette édition est révélatrice de cette floraison d'artistes de tous bords qui donne une plus-value à la culture africaine. Elle sort des sentiers battus avec toute une génération nouvelle d'artistes et d'intellectuels.Le Mama s'est caractérisé par deux expositions, une d'art pictural de Choukri Mesli relative à la femme africaine qui reste le réceptacle de toutes les préoccupations et espérances de cette Afrique paupérisée et souvent meurtrie, et une autre inhérente à des photographes algériens et africains notamment burkinabais, camerounais et sénégalais qui ont saisi au vol des instantanés de la dure vie quotidienne et de cette ardue réalité. Les cimaises de la galerie Racim rappellent au monde que l'Afrique, berceau de l'humanité, n'a jamais raté un seul rendez-vous avec l'histoire. Chaque timbre de cette collection importante par ses thématiques et par son nombre impressionnant de 2500 timbres a gravé en mémoire par des signes picturaux les évènements marquants de la vie publique, économique culturelle et sportive de chaque pays de ce continent. L'humour noir à travers la bande dessinée Aux divers pavillons de la Safex, des artistes ont permis de montrer leur talent par le biais d'expositions diverses comme celles de la bande dessinée, du design, des sculptures et de l'art pictural.La bande dessinée a eu l'honneur de donner un aperçu de ce neuvième art à travers une centaine de planches traduisant l'humour noir et souvent caustique des Africains. Se gaussant de leurs tares, ils en sont conscients. Dans le design, les artistes s'insurgent contre la société de consommation ; adeptes de la récupération ; ce sont les nouveaux «déchétariens» comme on les nomme aux Etats-Unis. Chaque designer a montré un panel de ses créations souvent pratiques, utilitaires ou ludiques, comme ces bibliothèques, ces tables, sofas, lampadaires et lustres. La sculpture sur bois et métal a été le clou de cette exposition. Ces artistes kenyanes, ougandaises ou rwandaises ont montré leur savoir-faire et leurs capacités à travailler n'importe quel matériau.L'art pictural n'est pas en reste avec des artistes africains et algériens qui ont donné la pleine mesure de cet art dont la diversité suggestionne et interpelle sur cette réalité artistique africaine. Ces nombreuses expositions sont une vitrine multiple de cette Afrique diversifiée. Il s'avère que si l'on fait un bref constat de ce festival, il s'est décliné dans toutes les disciplines, dégageant toutes les potentialités humaines et artistiques de l'Afrique. Notons que cette exposition plasticienne sera initiée tous les deux ans en Algérie selon les propos de la ministre de la Culture.Il serait judicieux pour porter au pinacle la culture africaine et la valoriser sur la scène internationale d'organiser une périodicité de ce festival dont prendrait en charge chaque année un pays africain.