La projection de Mouloud Feraoun, d'Ali Mouzaoui, a eu un grand succès, lundi soir, lors de l'inauguration de la dixième édition du Festival national du film amazigh de Tizi Ouzou. La 10e édition du Festival national du film amazigh a débuté de fort belle manière lundi soir à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui a eu beaucoup de mal à accueillir la nombreuse foule venue assister à un évènement exceptionnel, le film tant attendu de Ali Mouzaoui consacré à la vie et à l'œuvre colossale du célèbre écrivain algérien Mouloud Feraoun lâchement assassiné par l'OAS, le 15 mars 1962 à Ben Aknoun, en compagnie de cinq collègues inspecteurs de l'éducation et des centres sociaux. Il faut dire que les organisateurs de cette manifestation ont réussi un superbe show inaugural pour fêter tel qu'il se doit le 10e anniversaire d'un festival qui aura énormément gagné en maturité et en notoriété. Outre les autorités locales emmenées par le wali Hocine Mazouz et le président de l'APW Mahfoud Bellabes, cette soirée inaugurale a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités du monde de la culture telles que Mme Z'hira Yahi, représentante de la ministre de la Culture Khalida Toumi, Ahmed Bedjaoui, Ali Mouzaoui, Mokrane Aït Saâda, Akli Tadjer, Nora Melha, Saïd Lamrani, Mohamed Benhamadouche et autres Moussa Haddad qui constituent des références de taille pour le cinéma, le théâtre, la Radio algérienne mais aussi des artistes et sportifs bien connus à l'image de Taleb Rabah, Akli Yahiatène et Loucif Hamani. Et en cette triste date marquant le 48e anniversaire de la disparition tragique de Mouloud Feraoun et de ses compagnons, les organisateurs de ce Festival du film amazigh ont savamment conjugué l'histoire, la mémoire, la culture et le cinéma pour réussir finalement une soirée de haute lignée qui n'a certainement rien à envier aux grands festivals internationaux du cinéma. Après les allocutions d'ouverture prononcées respectivement par Ould Ali Hadi, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Assad Si El Hachemi, commissaire du festival, Hocine Mazouz wali de Tizi Ouzou, Z'hira Yahi représentante du ministre de la Culture, et enfin Akli Tadjer, romancier, scénariste et président du jury de cette 10e édition, la belle chorale Abzim de Sidi Ali Bounab de Tadmaït et le superbe duo de circonstance constitué par le chanteur kabyle Belaïd Tagrawla et la vedette française Graeme Allwright ont admirablement égayé ce début de festival sous les applaudissements nourris d'une foule record. Et ce fut dans un silence religieux que la nombreuse assistance découvrit le magnifique film de Ali Mouzaoui consacré à la vie et à l'œuvre feraounienne. D'une durée de 55 mn, ce véritable chef-d'œuvre aura subjugué la foule parmi laquelle on a noté la présence remarquée de la famille Feraoun. L'on a eu droit à beaucoup d'émotion et de nostalgie à revoir et à partager l'histoire du petit Fouroulou et de “sa première entrée à l'école”, mais aussi de l'itinéraire de Mouloud Feraoun l'écolier, le collégien, le normalien, l'instituteur, le directeur d'école, l'inspecteur et, bien évidemment, l'écrivain de renom que fut tout à la fois le regretté Feraoun avant sa cruelle disparition qui aura endeuillé à l'époque l'Algérie tout entière. Bref, le 10e Festival national du film amazigh est déjà parti sur les chapeaux de roues et après la soirée tout à fait solennelle de lundi soir, ce même festival aura atteint sa véritable vitesse de croisière depuis hier puisqu'on est passé au stade de la compétition avec la projection des premiers films du concours qui prétendront d'ici samedi, date de clôture du festival, au fameux Olivier d'or 2010.