La principale placette de la commune d'El Madania est en passe de se transformer en marché informel. Depuis deux ans, des trabendistes en fruits y ont pris pied sans que personne ne vienne les déloger. Leur présence inquiète de plus en plus les riverains à cause des mots déplacés qui parviennent jusque dans leur maison et le squat des lieux qui leurs sont réservés pour le stationnement. Les vendeurs de fruits et légumes installés en plein cœur de la placette du quartier populaire de Salembier, sous le nez des responsables locaux, ne semblent pas être intimidés par les instructions interdisant la vente sur les trottoirs. Les agents de police qui sont postés toute la journée au niveau de la placette communale ne les inquiètent pas non plus. Bien au contraire, étant donné qu'ils imposent leur loi, ils s'approprient les lieux comme bon leur semble. Occupant les lieux depuis plus de deux ans déjà, les squatters ont opté pour la politique de la sourde oreille. Ils ne prêtent attention à aucune partie, que ce soit les élus de l'APC, les riverains ou les agents de l'ordre. L'absence de toute réaction de la part des autorités locales a encouragé ces trabendistes à envahir presque la totalité du vaste trottoir, gênant ainsi les piétons dans leurs déplacements quotidiens. Ils se permettent également le luxe de prendre tout le périmètre qui les entoure, telles les places de stationnement pour véhicules. Au lieu d'accueillir les voitures des habitants du centre-ville, surtout les commerçants, ces aires sont occupées par des cartons vides, restes de l'activité des trabendistes. Les cartons empêchent surtout le stationnement des véhicules. De ce fait, les étals des vendeurs demeurent visibles aux passants, histoire d'attirer de la clientèle. Toutefois, cette situation provoque à chaque fois des rixes entre les habitants et les commerçants informels. «La situation se dégrade jour après jour, car non seulement ils nous interdisent de stationner devant nos domiciles, mais pis encore, ils ne respectent personne, d'autant plus qu'ils sont installés sous nos balcons. Nous entendons de ce fait tout ce qu'ils disent», confie un des résidants. Le plus troublant dans tout cela, ce n'est pas la présence de ces vendeurs, qui font de la résistance à leurs anciens trabendistes qui occupaient toute la descente du quartier des Jasmins et qui ont fini par vider les lieux après que les forces de l'ordre les aient sommés de quitter les lieux. En fait, ils font preuve d'une ignorance et d'un manque de considération en jouant au chat et à la souris avec les policiers en poste au chef-lieu communal. Dès leur départ en fin d'après-midi, ces vendeurs s'installent comme si de rien n'était. C'est à se demander qu'attendent les élus locaux pour intervenir et donner un coup de balaie à la placette et libérer les habitants, qui souffrent de la présence de ce marché informel qui risque de s'installer pour de bon.