Selon des sources bancaires, la suppression du crédit à la consommation en Algérie est justifiée par plusieurs facteurs, dont la progression inquiétante des montants des crédits, ayant dépassé les 100 milliards de dinars en 2008, soit près de 1,5 milliard de dollars. Le risque de surendettement des ménages et le transfert de devises ont conduit à la suspension de ces produits bancaires. Une source bancaire bien au fait des questions financières a confié que le gouvernement a tenu compte de cette donnée pour appeler les banques à accorder uniquement des crédits immobiliers aux particuliers. Les crédits à la consommation ont suscité une forte adhésion des ménages algériens, surtout dans le contexte actuel d'amélioration du pouvoir d'achat. Les banques installées sur la place ont focalisé leurs activités sur le crédit au particulier, à défaut de soutenir les PME et l'investissement. En 2007, le montant des crédits à la consommation accordés par les banques a atteint, selon les chiffres de la Banque d'Algérie, 78 milliards de dinars, avant de dépasser 100 milliards de dinars en 2008. Le nombre de personnes ayant contracté ces prêts a dépassé un million, ce qui a suscité l'inquiétude et une réaction des pouvoirs publics. Les banques pratiquant des taux d'intérêt trop élevés, dépassant les 10%, sachant que l'intérêt génère des intérêts sur la base d'une formule arithmétique connue des milieux financiers, constituent en soi une sérieuse menace pour les ménages, appelées à débourser des sommes importantes à terme pour l'achat des biens de consommation. Cette raison est loin d'être la seule qui a motivé la suspension des crédits à la consommation, nous indique notre source. Dans une conjoncture économique mondiale et nationale, caractérisée par une instabilité financière due à la situation des bourses, l'Algérie veut limiter ses dépenses et le transfert des devises. En 2008, la facture d'importation a atteint 39,5 milliards de dollars. Les biens alimentaires et de consommation représentent plus de 6 milliards de dollars. Pratiquement tout est importé, sans tenir compte de la politique des changes mise en œuvre par la Banque d'Algérie. Les entreprises algériennes sont pénalisées face à une concurrence étrangère féroce, pratiquant des prix concurrentiels, étant donné l'existence des facilités d'entrée sur le marché algérien.Une situation qui met en jeu les réserves de change constituées depuis des années, sachant que leur rendement sur les marchés des bons du Trésor est trop faible. Aussi, les rentrées, constituées à plus de 95% des recettes des hydrocarbures, sont en baisse de moitié au second semestre 2009. L'évolution des crédits à la consommation engendre des litiges La progression du crédit à la consommation en Algérie n'est pas également rassurante, tient à relever notre source, au vu des litiges et des contentieux portés devant la justice.Les défauts de paiement commencent à prendre de l'ampleur ces derniers temps, à telle enseigne que les services des daïras ont durci les conditions de délivrance des cartes grises pour les clients ayant contracté un crédit pour l'achat d'un véhicule. Les saisies opérées par les services de police de véhicules gagés au nom des banques ont pris une proportion inquiétante. En tenant compte de l'ensemble de ces données, le gouvernement a décidé de geler le crédit à la consommation et maintient la taxe sur les véhicules neufs décidée en 2008. Il a institué une nouvelle taxe complémentaire sur les grosses cylindrées. Des décisions qui vont dans le sens du maintien des équilibres financiers du pays.