Les dispositions prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour la régulation du marché de la viande ont eu un impact. Dans certains marchés, notamment ceux de la capitale, les consommateurs ont constaté une baisse des prix de la viande blanche passant de 320 à 240 dinars. Pas moins de 70 points de vente ont été ouverts au niveau national pour contrer la spéculation, surtout à l'approche du mois de Ramadhan. Selon les données du département de Rachid Benaïssa, plus de 40 000 tonnes de viandes blanche et rouge seront écoulées sur le marché en cette période de Ramadhan, ce qui va permettre de stabiliser les prix jusqu'à impacter une certaine baisse tant attendue par les consommateurs, surtout à l'approche du Ramadhan, caractérisé par une forte demande. Sous la houlette du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, des conventions ont été signées entre des services publics et privés (des aviculteurs et des responsables d'abattoirs) en vue de stocker les surproductions de viande à des fins de régulation durant les périodes de pénurie. Selon des données du ministère, les quantités de viande constituées «sont importantes», au vu de l'adhésion de toute la chaîne de production à ce système. Les abattoirs (privés ou publics) sont appelés à jouer un rôle primordial et indéniable à travers ce dispositif en s'engageant à stocker la surproduction dans des chambres froides qu'ils ont à leur niveau afin de protéger les revenus des aviculteurs, mais aussi de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Le ministère de l'Agriculture, à travers les crédits qu'il octroiera, jouera le rôle d'accompagnateur. Ce système commence à donner ses fruits. Hier, les prix affichés dans certains marchés étaient à la baisse par rapport à ceux de la semaine écoulée. Le kilogramme de viande blanche était à 320 Da, tandis qu'hier les prix variaient entre 240 et 260 dinars. Certains vendeurs interrogés à ce sujet affirment que des quantités importantes sont sur le marché, ce qui permet de revoir les tarifs. Pour le mois de Ramadhan, des quantités importantes de viandes blanches ont été stockées : «Le marché sera donc approvisionné d'une manière régulière, d'autant que la production est disponible», nous assure à sujet le premier responsable de la Société de gestion des participations de l'Etat Proda, M. Chiba. Cette société a été choisie pour piloter l'opération de régulation du marché des viandes algérien. L'aviculture, un secteur à moderniser Le même responsable nous a informés que 70 points de vente de viande ont été ouverts à travers le nord du pays afin de proposer des prix abordables pour les viandes blanches et rouges.«Notre objectif est de mettre en place un réseau bien organisé, surtout en cette période de ramadhan», nous confie-t-il. Grâce à ce dispositif, le citoyen pourra acheter de la viande rouge congelée (stockée depuis un mois) à des prix défiant toute concurrence : de 240 à 250 dinars le kilogramme. Quant à la viande blanche fraîche (poulet vidé en barquette et en cellophane), son prix sera de 260 à 270 dinars/kg, nous précise la même source. La cherté du poulet est due à des effets conjoncturels, notamment à la chaleur. «Les aviculteurs ont des exploitations de taille moyenne, voire même artisanales. La production diminue souvent en cette période. Mais ces derniers, jours nous avons constaté une reprise de l'activité à travers l'achat de poussins qui a été importante cette fois-ci. Ce qui renseigne sur une production assez conséquente attendue prochainement», a fait savoir le PDG de Proda. Les acteurs de la filière avicole sont appelés à moderniser les infrastructures de la filière à même d'assurer et garantir le développement de l'aviculture en Algérie. Lors de la rencontre interprofessionnelle regroupant les acteurs de la filière avicole (producteurs, opérateurs économiques, propriétaires d'abattoirs…) et le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le docteur Rachid Benaïssa, a appelé les responsables de ce secteur à redoubler d'efforts afin de créer une véritable industrie de la volaille, étant donné l'existence d'un marché potentiel de consommateurs. L'Etat a consenti à ce titre des mesures de soutien innombrables dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009.