A l'instar des autres régions du pays, le mois du Ramadhan est parmi les rites les plus prisés à Sétif. C'est ainsi que bien avant le premier jour, les préparatifs battent leur plein dans le milieu de la ménagère. Ce sont les magasins d'épices et même d'ailleurs ceux des ustensiles de cuisine qui sont pris d'assaut à une quinzaine de jour du jour J. Autant aborder le mois sacré avec une marmite, un poêle, des assiettes ou encore des verres neufs, se plaît-on à insister à Sétif, tradition oblige. Outre cela, c'est le grand nettoyage de l'intérieur du foyer qui est de mise avant l'arrivée du Ramadhan. Dans certains quartiers populaires de la périphérie de Sétif, l'on n'hésite pas à donner un grand coup de lessive à la façade extérieure du domicile à coup de balai et de détergent. Le couscous et le blé concassé Parmi la ration alimentaire de la ménagère, l'on peut compter en premier lieu le couscous et le blé concassé réputé pour agrémenter la soupe du Ramadhan une trentaine de jours. Pour le premier dont la connotation festive n'est plus à démontrer, les habitants de la région de Sétif éprouvent une admiration particulière pendant le mois sacré à lui consacrer une place privilégiée. C'est aussi une manière d'annoncer un événement et de le fêter. Au sein de certaines familles jalouses des traditions ancestrales, le couscous ou berboucha à base de pâtes mais décoré de tranches de viandes, est servi au ftour pour célébrer le 15e jour du mois sacré et aussi la veille du 27e jour du mois de jeune qui véhicule une connotation sacrée dans le rite musulman. Mais dans certains foyers, on accueille ces deux cérémonies avec des plats sucrés, en arrosant le couscous de raisins secs, de sucre et d'eau de rose, mais sans pour autant omettre d'agrémenter la table de petit lait. Un rite ancestral Certes, la tradition persiste chez certaines familles à Sétif, mais avec la percée spectaculaire de l'exode rural de ces dernières années, le rituel tend à disparaître, si bien qu'un ensemble de nouveaux plats ont été introduits au menu du ftour des Sétifiens à l'image du Bourak qui fait presque l'unanimité dans les foyers. De même que la baguette de pain qui tend à remplacer la galette sétifienne faite de blé. Il s'agit de la galette tendre ou matloue et de celle dure kesra. Les grands parents y tiennent toujours au rite ancestral notamment durant le mois du jeûne. Du reste, si le couscous demeure le plat royal à Sétif, et si la soupe de blé concassé, frik maintient, elle aussi, le cap dans la tradition culinaire à Sétif, le reste des plats relève des recettes des autres régions du pays ou encore celles, universelles, prises de la télévision avec l'introduction des chaînes satellitaires télévisées au cours de ces dernières décennies.