Au marché d'El-Harrach, comme ailleurs du reste, on peut souvent assister à cette amusante scène où les ménagères, illettrées pour la majorité, donnent au vendeur la liste préparée par leurs filles ou belles-filles et où sont inscrits les ingrédients nécessaires pour remplir le couffin. Ici, ce sont souvent les grands-mères qui font le marché. Et comme elles sont illettrées, elles préfèrent donner la liste au vendeur qui la déchiffre avant de les servir. Cette scène, où une femme âgée tient une liste à la main et la tend au commerçant, fait partie du décor du marché d'El-Harrach, caractérisé aussi par un autre phénomène : la ruée vers les vendeurs d'épices durant tout le mois sacré, contrairement aux autres marchés où les épices ne s'écoulent bien que durant le premier jour du ramadan. «Je pense que c'est lié aux origines culturelles des Harrachis. Il ne faut pas oublier que le noyau principal des habitants d'El-Harrach vient de Sour El-Ghozlane, une région où les épices constituent la base de toute la cuisine», souligne un vendeur d'épices qui confirme que depuis le début du mois, les affaires marchent très bien pour lui.