Comme attendu, l'Egyptien Farouk Hosni et la Bulgare Irina Bokova sont arrivés lundi à égalité au 4e tour de l'élection du directeur général de l'Unesco, rendant ainsi nécessaire la tenue d'un 5e et dernier tour par le Conseil exécutif de l'organisation où siègent 58 Etats-membres. Au sein de l'Organisation, on parle d'aller à un tirage au sort étant donné qu'aucun des deux candidats n'a réussi à obtenir la majorité simple des voix (30 voix sur 58). Le ministre égyptien de la Culture et l'ambassadrice de Bulgarie à Paris se sont retrouvés face à face après les retraits successifs de l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner et de l'Equatorienne Ivonne Baki. Les deux candidats ont obtenu chacun 29 voix. Jusqu'ici grand favori sur les neuf candidats initialement en lice, le ministre égyptien de la Culture a vu sa candidature attaquée de toute part au fil du processus de désignation du successeur de l'actuel secrétaire général, le Japonais Koïchiri Matsuura. En se retirant lundi à la demande de son gouvernement, l'Equatorienne Ivonne Baki (qui a obtenu 9 voix lors du troisième tour) n'a pas donné de consigne de vote. Par contre, Mme Ferrero-Waldner a clairement appelé à faire barrage au candidat égyptien. La perspective de voir Farouk Hosni à la tête de l'Organisation hante depuis des semaines des organisations juives et des intellectuels. Pour le discréditer, ils l'accusent de prises de positions antisémites et anti-israéliennes, ainsi que d'appartenir à un régime pratiquant la censure. Ceci s'ajoute aux tractations européennes tendant à présenter une candidature unique à l'échelle du continent, en la personne de Mme Bokova. Agée de 57 ans, Mme Bokova est une diplomate de carrière formée à Moscou, passée par la délégation de son pays à l'ONU. Elle est actuellement ambassadrice de son pays en France ainsi qu'auprès de l'Unesco, dont le siège est à Paris. Si elle est élue, elle deviendra la première femme à diriger l'institution onusienne. Les organisateurs avertissent l'opinion publique : cette élection, la plus disputée et médiatique depuis la création de l'Unesco en 1945, ne devrait pour autant pas connaître son tout dernier épilogue cette semaine. Le nom du nouveau secrétaire général doit encore être approuvé, par un vote secret, en octobre de la Conférence générale, l'assemblée plénière des 193 membres de l'organisation.