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Le sport algérien sortira-t-il des sentiers battus ?
Il va être l'objet d'une politique nationale
Publié dans Le Temps d'Algérie le 23 - 09 - 2009

Une politique nationale du sport est en projet. Elle serait même en phase d'élaboration par le gouvernement dont on dit qu'il a confié la mission de le faire au secteur en charge du sport, le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Il s'agit là d'une initiative du chef de l'Etat lequel, selon le communiqué sanctionnant la réunion d'évaluation du secteur qu'il a tenue en fin de semaine dernière, a invité le gouvernement à l'effet «d'examiner dans les meilleurs délais le dossier de la politique nationale du sport», dont il avait ordonné l'élaboration, et «de réunir l'ensemble des moyens nécessaires à sa mise en œuvre», mettant l'accent sur «les principaux axes autour desquels doit s'articuler l'action publique, particulièrement en matière de sport d'élite et de haut niveau».
C'est que le président de la République tient énormément à ce qu'un tel document, véritable charte du sport, soit promulgué de manière à ce que le pays dispose d'un véritable plan de route qui vise à relancer un secteur qui tend à péricliter et qui ne semble pas offrir au pays ce qu'il est en droit d'attendre de lui.
Un renouvellement presque inexistant
Il faut admettre que l'impression qui se dégage est que le sport algérien est piloté à vue et selon les conjonctures du moment.
Cela fait des années (et les écrits sont là pour le prouver) que nous militons pour l'élaboration d'une politique sportive nationale, la seule capable de faire sortir le secteur des sentiers battus dans lesquels il s'aventurait depuis des lustres. Sans texte de référence, on naviguait selon les circonstances, se contentant de bribes de réussite mais sans lendemain ouvert sur un avenir prometteur.
On avait ainsi su monter une grande équipe nationale de football compétitive dans les années 80 en partie grâce à l'éclosion d'une fabuleuse génération de joueurs mais aussi grâce à l'application quelques années plus tôt du code de l'EPS.
Cette génération de joueurs ayant vécu, on n'a jamais su la remplacer parce que justement la carence essentielle du code de l'EPS est qu'il n'avait pas mis l'accent sur la formation sans laquelle le renouvellement de l'élite ne peut se faire.
De même en athlétisme, les Morcelli, Boulmerka, Benida-Merrah et Saïd-Guerni n'ont pas été remplacés parce que le système de détection et de suivi comporte d'énormes imperfections. Aujourd'hui, on en est arrivé à recourir à notre émigration pour donner des couleurs à un secteur qui bat de l'aile.
Nul ne contestera le mérite de ces émigrés, enfants algériens vivant hors de la patrie et Algériens dans l'âme, mais l'objectivité impose de dire qu'ils ne sont pas les produits du sport algérien et de son système de formation. Ils viennent même cacher les carences et les erreurs commises par le secteur dans ce domaine.
Une politique du sport nécessite des moyens avant de l'appliquer, et le communiqué de la présidence de la République est explicite à ce sujet soulignant que le chef de l'Etat invite le gouvernement «à réunir l'ensemble des moyens nécessaires à sa mise en œuvre (de la politique sportive, ndlr)», mettant l'accent sur «les principaux axes autour desquels doit s'articuler l'action publique, particulièrement en matière de sport d'élite et de haut niveau». Ces moyens là sont connus.
Ce sont essentiellement les infrastructures de base dont le pays a besoin en très grande quantité, malgré l'effort consenti jusqu'ici par l'Etat.
C'est dans cette optique que M. Bouteflika a affirmé «qu'il n'en demeure pas moins qu'en raison de la part importante qu'occupent les jeunes au sein de la société, un effort supplémentaire doit être fourni par le gouvernement pour améliorer encore plus l'offre en matière d'infrastructures de jeunesse et de sports, particulièrement les infrastructures de proximité».
L'autre volet important est la mise à disposition d'une armada de techniciens que l'Etat a formés, qui le sont ou qui le seront. Il n'échappe à personne que les fédérations sportives et les ligues souffrent d'une carence en encadreurs. Rien qu'en football le déficit doit être de l'ordre de 3000 techniciens.
Soutien au sport à l'école
La formation devra bénéficier d'une action soutenue tant son importance est capitale. Il faudra aider en ce sens les fédérations, les ligue et surtout les clubs, éléments de base de tout le système du sport national. Tout ce qui se fait jusqu'à présent s'apparente à du bricolage en dehors des tentatives de la FAF dans la mise en place d'académies du football ou de l'essai très apprécié du club du Paradou AC.
Et puis il y a le sport à l'école, dans les lycées ou les universités sans lesquels il serait inutile de parler de développement du sport.
«Dans ce but, le chef de l'Etat a invité le gouvernement à veiller à l'intensification de la pratique sportive dans le système national d'enseignement au niveau de tous les paliers, de l'école à l'université», indique le communiqué de la présidence de la République.
Cela prouve qu'au niveau supérieur de l'Etat, on entend que la politique sportive nationale accorde une place importante à la pratique sportive dans les établissements d'éducation, une pratique tombée en désuétude par la faute d'une espèce de désintérêt pour un secteur qui a donné en son temps quelques-uns des plus grands sportifs du pays.
Jusqu'à présent, le ministère de la Jeunesse et des Sports s'était toujours contenté d'élaborer quelques documents établissant des données pour une meilleure politique sportive nationale.
Ces documents sont restés lettre morte. Du reste que sont devenus les résultats des assises nationales sur le sport organisées en 1995 par le MJS ? Il y a un peu plus d'un an, il avait demandé au Comité olympique algérien de plancher sur un plan de relance du sport algérien.
Un volumineux document lui avait été remis à l'issue de cette action du COA qui avait réuni quelques-uns des plus grands experts algériens en la matière.
S'en sert-il aujourd'hui comme élément de référence pour élaborer la politique nationale du sport algérien ? C'est fort possible, et ce serait même souhaitable, car il faut associer de nombreux acteurs à ce vaste chantier.
Le tout étant que le sport national puisse enfin disposer d'une guide de conduite et de moyens à même de lui permettre de renaître de ses cendres.


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