Le sport algérien va, peut-être, marquer la date du 30 décembre 2009 d'une pierre blanche. C'est, en effet, ce jour-là qu'un Conseil des ministres s'est penché sur son cas pour dégager des actions en vue de le redynamiser. Ce n'est pas la première fois que cette institution va au chevet du sport. Elle a, par le passé, étudié son dossier mais sans conclure à la mise en œuvre d'opérations aussi précises que celles arrêtées en ce 30 décembre 2009. Cette avancée dans un processus que le mouvement sportif national attendait depuis de longues années fait suite à la rédaction d'une politique nationale du sport confiée au ministère de la Jeunesse et des Sports. C'est ce dernier qui a élaboré les grandes lignes des insuffisances qui minent la progression du secteur, insuffisances qui ont amené le Conseil des ministres à prononcer un certain nombre d'actions à mener pour, sinon les effacer en totalité, du moins les réduire dans une large proportion. Mais ce qui a le plus marqué ce conseil, c'est l'intervention du président de la République, dont les orientations ont été d'une remarquable pertinence. L'éthique sportive doit être préservée C'est ainsi qu'il a indiqué que le processus de dégagement de moyens pour le développement de la pratique sportive doit être poursuivi mais doit être orienté d'une manière plus accrue vers la promotion des ressources humaines «seules à même d'assurer une renaissance véritable et durable du sport national, y compris au niveau des compétitions internationales», précise le communiqué du Conseil des ministres. En abordant le thème des ressources humaines, le chef de l'Etat fait référence à l'indispensable renouvellement des cadres qui activent dans le secteur, toutes disciplines confondues. Il met en avant la nécessaire politique de formation de formateurs et de spécialistes en médecine du sport mais aussi le retour à une certaine éthique sportive qui, hélas, a fui depuis quelques années le circuit du sport algérien, notamment dans la discipline la plus populaire, le football. Le président de la République a touché là à une des plus grandes carences qui nuisent au développement et à la crédibilité de ce sport, une de ces carences face à laquelle ni le ministère responsable du secteur du sport, ni les instances qui gèrent le football n'ont su trouver une parade. Dans cette optique, il responsabilise en premier lieu le Comité olympique algérien dont «les nouvelles instances doivent s'impliquer entièrement dans cette tâche, la puissance publique devant de son côté apporter son plein concours et veiller au respect des dispositions législatives pertinentes», souligne le communiqué. Le chef de l'Etat invite les gestionnaires du secteur des sports à doter les clubs «de cadres et managers compétents, avec un concours public approprié sur la base de cahiers des charges stipulant les obligations des clubs à contribuer notamment à la lutte contre la violence dans les stades, à prendre part aux compétitions réservées aux jeunes catégories, ainsi que leur obligation de résultats». Cela signifie qu'il faudrait s'attendre dans les mois qui viennent à un grand «toilettage» au niveau de cette base que constituent les clubs avec des actions en vue de contrôler d'une manière efficiente le financement de ces associations sportives et de procéder à la mise en œuvre de mécanismes visant à éradiquer les effets négatifs telles que la démoralisation du sport et un de ses corollaires, la violence sous toutes ses formes. Le président de la République a, également, invité les responsables du sport à faire bénéficier les clubs de moyens pour se développer, notamment par la création de centres de formation, ces centres sans lesquels il est vain de parler de renouvellement des élites. De nouvelles perspectives pour les clubs Le chef de l'Etat précise que «le récent succès méritoire de notre équipe nationale de football ne doit pas occulter l'ampleur de la tâche à accomplir dans cette discipline. Bien au contraire, cela devra servir de catalyseur pour opérer une véritable renaissance du football national, par la conjugaison des efforts des pouvoirs publics, de la fédération concernée et des dirigeants de club». C'est là un discours des plus pertinents qui tient compte de la réalité du terrain qui nous fait découvrir une équipe nationale en train de cacher une forêt d'imperfections dans un sport dont l'impact sociologique n'est plus à démontrer. Se contenter de vivre sur le succès de l'équipe nationale sans chercher à remettre en cause le système actuel ne serait qu'une préparation à de futures désillusions comme cela s'est produit en 1982 et en 1986 au lendemain des participations des Verts à des phases finales de Coupe du monde de football. Et puis, après avoir mis en valeur la volonté de l'Etat de construire encore plus d'infrastructures sportives, le président de la République a insisté sur «la généralisation de la pratique et de la compétition sportives dans le système national d'enseignement, qui ont connu une relance ces dernières années. Elle devra être fortement poursuivie et renforcée à l'horizon 2014. Cet effort doit également englober l'encouragement de la pratique sportive féminine à travers tout le territoire». Une approche qui entend donner à l'école et à l'université une mission de contribution à l'effort de dynamisation du développement du sport. En conclusion, le chef de l'Etat fait savoir que «la renaissance qui marque tous les domaines de la vie nationale doit s'étendre au monde du sport. Le sport a récemment démontré ses vertus mobilisatrices de la nation qu'il nous appartient d'entretenir et de canaliser en tant que dynamique pérenne au service de l'ensemble du pays, et particulièrement au service de la jeunesse qui y puise un surcroît de fierté».