C'est pratiquement une situation de pourrissement qui prévaut à la briqueterie d'Irdjen située dans la daïra de Larbaâ Nath Irtahen au sud de Tizi Ouzou après un débrayage qui dure maintenant depuis 27 jours. Le conflit se corse entre les responsables de l'unité, le conseil syndical et les travailleurs. Ces derniers refusent de lâcher du lest et maintiennent la satisfaction de leurs revendications, entre autres, la levée des sanctions prises à l'encontre d'un syndicaliste et exigent des contrats de travail qui leur garantissent la stabilité, le versement des arriérés de primes et des salaires. Toutes les actions menées jusque-là pour désamorcer la situation n'ont pas réussi à calmer les esprits, encore moins trouver un terrain d'entente. Parmi les actions menées, citons le rassemblement organisé par l'union locale de l'UGTA devant le siège de l'inspection du travail de la wilaya de Tizi Ouzou et auquel les travailleurs de la briqueterie d'Irdjen avaient pris part, ou encore le piquet de grève présent quotidiennement devant le portail de l'unité et la tentative de ramener les responsables de l'unité à la table des négociations. Ne voyant rien venir qui puisse désamorcer ce quiproquo, la colère des travailleurs et des membres du conseil syndical a franchi un autre pas. Dans une déclaration au vitriol rendue publique hier, les rédacteurs du document n'ont pas lésiné sur le vocabulaire pour traiter les deux principaux responsables, à savoir le président directeur général et le directeur d'unité de tous les noms. Comme ils les accusent de ne pas avoir donné signe de vie depuis le déclenchement du mouvement de grève le 27 août dernier. Ceci avant de rappeler que les pertes engendrées sont de l'ordre de 1 560 000 briques soit 20 280 000 00 DA et que la valeur matérielle réclamée par les travailleurs ne dépasse guère les 1 500 000 00 DA. Ils ajoutent également dans le même document que «les travailleurs aspirent seulement à bâtir une entité économique forte et compétitive capable d'accompagner l'ambitieux programme de réalisation du programme de 1 million de logements inscrit dans le plan quinquennal 2009-2014». Face à la situation de pourrissement qui s'installe au sein de cette unité, les syndicalistes ont fait savoir que dans une correspondance émanant du PDG de GIC-EPRC Entreprise des Produits Rouges Centre adressée au conseil syndical que «outre le prix de cession ( 520 000 000 DA), il est noté la réalisation d'un programme d'investissement de 200 millions de dinars». A ce propos, ils n'ont pas manqué de parler de désillusion. D'autres signes qui tendent à trouver des solutions autres que celles prises jusque-là ont été mis en avant dans ladite déclaration. En effet, en plus d'un ultimatum lancé à l'endroit des responsables afin de refaire surface dans des délais raisonnables et satisfaire les revendications des travailleurs, ils ont carrément préconisé qu'une fois ce délai passé, ils prendront les rênes de l'unité et relanceront la production.