La campagne céréalière 2008-2009 s'est soldée par la production de 6,12 millions de tonnes dont 2,3 ont été vendues par les céréaliculteurs aux coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS). Certes, il s'agit d'un bilan satisfaisant mais il reste loin des objectifs arrêtés puisque le taux de rendement à l'hectare n'a pas dépassé les 16,5 q, a relevé, jeudi Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Lors de la réunion des cadres du ministère avec les responsables des CCLS, au siège du ministère, le ministre a souligné que l'objectif visé, pour les prochaines années, est «l'atteinte d'un taux de rendement de 22-25 q/ha pour pouvoir prétendre parler du développement durable de la filière céréalière». Il a reconnu que certaines régions ont atteint 85 q/ha, mais la moyenne nationale demeure faible, a-t-il fait remarquer, invitant les directeurs des CCLS à redoubler d'efforts pour faire intégrer l'ensemble des 600 000 céréaliculteurs au programme de développement de cette filière. Faible niveau d'adhésion des céréaliculteurs Pour cette année, seuls 140 000 céréaliculteurs ont adhéré et livré un volume de leur production aux CCLS. Les autres ont préféré garder leur production à leur niveau, notamment les producteurs d'orge, pour l'utiliser comme aliment de leurs cheptels. La campagne moissons-battages 2008-2009 a été bénéfique en raison de la forte mobilisation de la main-d'œuvre estimée à 700 000 ouvriers. Lors de la rencontre, les directeurs des CCLS ont plaidé pour l'augmentation des aires de stockage, le soutien du prix de l'électricité au niveau des grandes coopératives et la réhabilitation des forages. Les semences et les engrais largement disponibles Pour sa part, le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, M. Kacem, a annoncé que les agriculteurs seront approvisionnés en semences et en engrais dans les délais. Actuellement, 80 000 t sont déjà agréées et prêtes à l'ensemencement. Pour les engrais de fond, l'OAIC a mobilisé 44 600 t et sont mises à la disponibilité des CCLS. L'entreprise publique Fertial Annaba dispose également d'un stock de 35 000 t en cours de livraison, en plus des autres quantités mobilisées par d'autres opérateurs évaluées à 2 400 t, soit un total de 82 000 t. «Un niveau jamais atteint par le passé», s'est réjouit M. Kacem. De nouveaux équipements sont également prévus ce mois suite à la signature jeudi d'un accord-cadre avec la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) et PMAT pour l'acquisition de 500 moissonneuses-batteuses, notamment à travers la formule du leasing. L'autre nouveauté pour cette saison est les deux programmes de résorption de la jachère et de diversification variétale du blé tendre dans l'objectif de répondre à la demande des agriculteurs en matière d'introduction de nouvelles variétés. Des dispositions ont été prises par l'OAIC pour acquérir sur le marché mondial de nouvelles variétés, a annoncé le même responsable. Seuls ceux qui ont remboursé ont droit au crédit Concernant les crédits accordés aux agriculteurs, Rachid Benaïssa a adressé un avertissement à ceux qui n'ont pas remboursé les crédits bonifiés Rfig accordés par la Badr. Sauf cas exceptionnel, aucune justification de la part des 10% des céréaliculteurs qui n'ont pas remboursé n'est acceptable, a-t-il clairement signifié. Et d'ajouter que l'année agricole était caractérisée par la réunion de plusieurs facteurs favorables pour une bonne récolte, notamment la bonne pluviométrie. Pour cette raison, ces agriculteurs n'auront pas le droit de solliciter un nouveau crédit saisonnier. Les autres agriculteurs qui ont remboursé (90%) ouvriront droit à un nouveau crédit Rfig et au crédit fournisseur pour acquérir les semences, les engrais et les produits phytosanitaires. Le ministre a promis des correctifs au programme actuel et a rappelé à ses cadres que l'année 2009 est «une année de consolidation». La récolte de l'année prochaine devra être meilleure, même si la pluviométrie ne sera pas au rendez-vous, car des efforts sur les plans technique et organisationnel sont déployés afin de garantir les meilleures conditions à la filière considérée comme «stratégique» pour le pays. Rachid Benaïssa a exhorté ses cadres pour préserver le climat de confiance naissant entre eux et les céréaliculteurs. Ceci se traduira, selon lui, par une importante adhésion de ces professionnels qui opteront pour l'augmentation des surfaces consacrées au blé dur et tendre à la place de l'orge. Les prix de cession reconduits en 2010 Pour l'année 2009-2010, le ministère a décidé de reconduire les prix minima garantis pour les céréaliculteurs. Ainsi, le prix de cession du blé dur sera maintenu à 45 000 DA/t, 35 000 DA/t pour le blé tendre et 25 000 DA/t pour l'orge, a annoncé Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement des produits agricoles au ministère.