A peine connue, l'information relative à l'augmentation des prix du tabac, qui sera prise en compte dans le projet de loi de finances 2010 a poussé de nombreux buralistes à augmenter leurs prix. La spéculation sur ce produit s'est emparée du marché de cigarettes, laissant perplexes les consommateurs. Impatients, et sans tenir compte de la réglementation en vigueur, beaucoup de buralistes ont pris l'initiative d'appliquer une nouvelle tarification en augmentant leurs prix de manière substantielle. Le prix de certaines marques de cigarettes a été majoré de 5%, comme le prévoit la loi de finances attendue. Chez certains buralistes, les prix ont connu une hausse de 10%, ce qui leur permet de réaliser des marges bénéficiaires conséquentes. Une tournée à travers quelques quartiers d'Alger renseigne sur cette tendance. Ainsi, le paquet de Rym qui était proposé à 80 DA est vendu actuellement à 90 DA, parfois 100 DA et plus. Les cigarettes étrangères ont vu leur prix majoré de 20 à 40 DA. A la question de savoir les raisons de cette augmentation, beaucoup de buralistes font état de rupture d'approvisionnement auprès de la SNTA. A Alger-Centre, d'autres nous ont affirmé ne pas recevoir leurs quotas de marchandises habituels auprès de la société nationale. Certains ont évoqué le problème de vente concomitante, la SNTA obligeant les buralistes à prendre du tabac noir peu demandé sur le marché. Revers de la médaille, les fumeurs invétérés se rabattent sur les cigarettes émanant de la contrebande qui sont cédées à des prix dérisoires, à l'image des Marlboro provenant des pays du Sahel, dont le prix tombe parfois jusqu'à 30 DA. Malgré les dangers liés à la consommation de ce type de cigarettes, elles trouvent facilement preneurs. Ces cigarettes contrefaites sont commercialisées par des réseaux mafieux ayant des ramifications à travers plusieurs pays. La consommation de cigarettes a des effets ravageurs sur la santé des fumeurs. Pour revenir à cette augmentation officieuse, n'est-il pas préférable pour les fumeurs de s'en abstenir ? La question mérite qu'on s'y intéresse.