L'entrée en vigueur de l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange, depuis janvier 2009 semble ne pas profiter à l'Algérie, contrairement aux pays arabes qui tirent plus de gains de cette adhésion. Certes, aucun bilan officiel n'est encore avancé mais certains secteurs ont déjà affiché des déséquilibres à l'image du secteur pharmaceutique. Au moment où des médicaments sont exportés vers l'Algérie dans le cadre de la Zale, ceux fabriqués localement peinent à se frayer un chemin au niveau de ces pays. Un intervenant du secteur pharmaceutique, qui a requis l'anonymat, a expliqué que la principale entrave pour les médicaments algériens est l'absence d'enregistrement au niveau des pays arabes. Ces derniers ont devancé l'Algérie puisque leurs médicaments sont enregistrés depuis une dizaine d'années. Notre pays, ajoute notre source, n'a pas pris les dispositions nécessaires pour préparer l'adhésion de l'Algérie à la Zale. Même si des difficultés ont été relevées par les entreprises pharmaceutiques, les pouvoirs publics peuvent engager des négociations pour obtenir des mesures de réciprocité, notamment en ce qui concerne l'enregistrement. «Nous ne pouvons pas faire de reproches aux pays arabes car c'est à l'Algérie de réagir», estime le même intervenant. Seule solution : la réciprocité Si aucune condition sur l'enregistrement des médicaments et des produits pharmaceutiques n'est imposée au niveau du marché national, l'Algérie est interpellée pour demander le même traitement dans les pays membres de la Zale. Les opérateurs pharmaceutiques du secteur privé doivent, pour leur part, enregistrer les médicaments qu'ils souhaitent exporter vers les pays membres de la Zale. Des aides de l'Etat pour encourager l'exportation sont les bienvenues, a-t-on ajouté de même source. En ce qui concerne le groupe Saidal, des projections d'exportation vers le Yémen, l'Egypte, la Libye, le Maroc et le Soudan ont été arrêtées. Dans l'objectif d'atteindre 5% du chiffre d'affaires annuel du groupe à l'horizon 2010, des objectifs annuels étaient fixés pour chaque pays ciblés. Mais les blocages rencontrés risquent de compromettre ce but. Parmi ces obstacles figure la condition exigeant que le médicament, objet d'enregistrement, ne soit pas fabriqué localement. L'opération d'enregistrement est conditionnée aussi par la fourniture du dossier de bioéquivalence, qui est qualifié par les opérateurs pharmaceutiques de «complexe et coûteux». Les laboratoires arabes, quant à eux, ont enregistré en Algérie 686 médicaments dont 371 au profit des laboratoires jordaniens, suivis par les saoudiens, syriens, marocains, tunisiens, égyptiens, émiratis et palestiniens, selon un classement élaboré par le ministère de la Santé, cité par un quotidien national. Certes, l'industrie pharmaceutique algérienne est jeune mais elle parvient à dégager des excédents pour certains médicaments qui peuvent être exportés, notamment vers les pays arabes.