Les empreintes de Georges Brassens ont illuminé la salle Cosmos, jeudi dernier, dans une très belle soirée organisée par le Centre culturel français et animée par Aldebert. Le groupe avait déjà foulé la scène en Algérie, il y a deux années de cela et le revoilà qui revient enchanter une seconde fois les amoureux des textes. Avec sa guitare en bandoulière, Aldebert a transporté le public dans un voyage à travers son enfance, une nostalgie qui transparaît dans un très beau morceau «Vivement dimanche» où il se rappelle les repas de famille alors qu'il était gosse. Je présume qu'à ce moment-là tous les présents dans la salle se sont replongés dans les repas de famille avec les grands-pères et les grands-mères. Et tous les textes défilent pour raconter, tout simplement, un petit bout de la vie de tout un chacun. Des mots qui vous touchent directement car ils sont dits avec beaucoup de générosité et d'humour. La voie de Brassens Le jeune chanteur est l'auteur de toutes les compositions présentées par le groupe. Il aime les mots qu'il construit lentement dans son cœur avant de les faire écouter. Pour lui «c'est un travail d'artisan» qu'il adore accomplir. Et le secret n'est pas loin, Aldebert a été bercé durant toute son enfance par les chansons de Brassens qu'écoutaient ses parents et la magie avait déjà opéré et comme il l'affirme «ce qui se passe dans votre enfance vous construit». Lorsqu'il nous apprendra que, jeune, il avait commencé par chanter du hard rock, il était vraiment difficile de l'imaginer faire autant de bruit. Pourtant le bruit, son groupe ne se prive pas d'en faire. Entouré par un bassiste, un batteur et un joueur de synthétiseur, qui à l'occasion s'escrime merveilleusement bien sur un accordéon, Aldebert soulève les spectateurs avec un rythme très entraînant. Aldebert a présenté un patchwork de chansons glanées dans les quatre albums à l'actif du groupe, le public aura même droit à quelques chansons de son dernier album «Enfantillage», qui est en pleine tournée de promotion. Ce dernier album a été conçu pour un jeune public, ce qui n'a pas empêché les moins jeunes d'applaudir et de rire des raisons qui poussent les enfants à avoir peur du noir et de cette super mamie de 171 ans avec un piercing au nombril, qui est imbattable à la playstation, et qui donne des dépressions à son médecin. Des mots pour faire danser l'âme Avec Aldebert, vous aurez non seulement droit à la beauté des phrases, à la beauté d'un son plutôt pop et agrémenté quelquefois d'un joli son d'accordéon mais aussi d'un jeu de scène et de composition, car il parle avec son public. Les spectateurs chanteront et dialogueront avec Aldebert, avec beaucoup d'enthousiasme pour affirmer comme lui «qu'il est agréable de dormir sur le dos et ne rien faire d'autre» mais surtout que «les mariages sont souvent très beaux, mais jamais très gais» car le protocole, les remarques désobligeantes et les fausses promesses prennent toujours le dessus. Il est vrai qu'à un certain moment, les mélomanes, ceux qui ont toujours dans les oreilles les merveilleux textes de Ferrat, Brel, Régiani, Ferrat, Gréco et d'autres, croyaient que la chanson française ne vivra plus qu'avec ces chanteurs et ces groupes «fabriqués» par les médias, «construits» par les émissions telles la «Star academy», «Pop stars» …Il est bon enfin de sentir son âme danser à l'écoute de mots.