Ceux d'en haut comme ceux d'en bas, les Français ne comptent plus les polémiques qui infestent actuellement la vie politique de la Ve République. Alors que personne n'a compris grand-chose à l'affaire Clearstream - qui a fait quoi et qui a vu qui ? -, voilà que tout le monde politique français se tourne vers les Hauts-de-Seine où un certain Jean Sarkozy vient de «briller» par sa promotion annoncée à la tête de l'établissement public d'aménagement du quartier d'affaires de la Défense. On en rit partout dans le monde, même en Chine populaire, la presse étrangère s'indignant du fabuleux destin du «Prince Jean». Mais c'est en France que sa probable venue au prestigieux Epad a provoqué un tollé général. A gauche, on n'hésite pas à évoquer une «dérive monarchique», un nouvel avatar du népotisme sous la Ve République. Pour les ténors de l'opposition, le poste en question ne peut être occupé que par quelqu'un qui a acquis une expérience de longue date. Chose que Jean Sarkozy est loin de posséder. Ce ne sont pas ces deux années de licence en droit qui lui permettront de gérer un tel établissement. Face au déchaînement des passions côté opposition - la polémique sert nécessairement les affaires du parti socialiste qui peine à se refaire une santé -, le papa Sarkozy viendra-t-il au secours de son fils ? Son immunité présidentielle le préservant de toute condamnation dans le «duel judiciaire» qui l'oppose à Dominique de Villepin, - de quoi jalouser Silvio Berlusconi -, le Président a choisi de laisser le soin aux membres de son gouvernement d'assurer la défense de son fils. François Fillon, le Premier ministre a été le premier a plaider la cause de Jean Sarkozy. Il a fait valoir que le président du Conseil d'administration de l'Epad devait être élu parmi les conseillers généraux des Hauts-de-Seine et que de ce côté-là, le fils Jean est candidat légitime. D'autant que sa probable nomination doit être soumise au suffrage universel. C'est cette même voie que Martine Aubry, fille de Jacques Delors, ou que Marie Le Pen avaient emprunté pour accéder aux postes qu'elles occupent aujourd'hui. Il n'y aurait rien de sorcier, la candidature du fils Sarkozy est tout à fait ordinaire. Elle procure même de l'admiration chez la présidente du Medef, Laurence Parisot. Pour elle, les diplômes de Jean Sarkozy (son baccalauréat) lui permettent d'occuper un tel poste. La France serait-elle devenue trop libérale que seules les compétences comptent comme chez les Anglo-Saxons ? Ce n'est pas la patronne du Mouvement des entreprises de France qui le précisera alors qu'au sein de l'Union européenne, qui se trouve sur cale sèche par la faute du blocage tchèque, le débat sur l'Europe sociale continue de provoquer des vagues jusqu'à sur les bords de la Seine. Qui voudrait donc «abattre» l'ambitieux Jean Sarkozy qui, dans les colonnes du Parisien-aujourd'hui en France- sait dit être victime d'attaques très partiales ? Dans le camp de son père, on entrevoit la collusion d'intérêts entre la gauche et une certaine presse qui s'est déjà illustrée par de récentes attaques virulentes contre l'ancien directeur de la villa Medicis, Frederick Mitterrand. Le prochain sur la liste d'ici au 4 décembre prochain, date à laquelle le jeune conseiller général devrait recevoir le plus beau cadeau de Noël ? Aucun nom n'a filtré. A moins que ce soit celui du père qui va faire l'objet d'une nouvelle polémique, le verdict dans le procès Clearstream est attendu par la gauche, rose d'épines à la main.