Les députés de l'APN n'ont pas raté l'occasion de ce jeudi pour briller et faire preuve de sérieux dans l'examen des dossiers qui sont présentés au débat et à l'analyse. La lecture du rapport sur la situation financière et monétaire de l'Algérie en 2008 par le gouverneur de la Banque d'Algérie a montré une nouvelle fois le comportement»pas très honorable» des élus du peuple à la chambre basse. L'absence de la grande majorité des députés à cette séance a été plus que remarquable. L'hémicycle, qui n'a pas connu depuis plusieurs mois une présence «correcte» aux multiples sessions organisées pour débattre de divers projets de lois, a été quasiment vide et n'a vu la présence que de quelque 70 députés qui ont assisté en début de matinée à la lecture du rapport et entamé le débat en posant des questions ou faire des appréciations. Il y a lieu de se demander que peut représenter 70 par rapport aux 389 députés qu'abrite cette Assemblée élue ? On comprendrait peut-être l'absence des 8 élus à l'étranger mais encore une fois que représente 8 sur 389 députés ? Cette situation dénote-t-elle du désintéressement de nos élus à ce rapport relatif à la situation financière de l'Algérie qui n'a pas été capable d'attirer un bon nombre de députés sur l'importance de son contenu ? Le comble, c'est qu'on a appris que la présence de ce nombre minime des députés a été presque forcée. La raison qui les a obligés à assister a été la transmission en direct du débat sur la télévision algérienne. La moitié des députés présents cette matinée de jeudi, transformé en journée de travail ordinaire dans les autres secteurs depuis l'application du week-end semi-universel, ont quitté l'hémicycle en début d'après-midi, c'est-à-dire à l'interruption de la transmission sur l'ENTV. Le nombre d'intervenants inscrits pour interpeller le gouverneur de la Banque d'Algérie afin d'avoir des explications supplémentaires a été de 44 députés dont moins d'une dizaine qui n'étaient pas présents. Aux alentours de 17h, l'hémicycle était quasiment vide avec la présence d'une cinquantaine de députés uniquement. L'intervention du président de l'APN a été inévitable pour demander aux députés d'assister aux réponses que devrait préparer M. Laksaci au moment d'une pause qui a duré environ une heure. «Je vous demande de rester pour écouter les réponses. Je demande aux moins à ceux qui ont posé des questions de rester encore pour écouter les réponses», demande M. Ziari. Au moment des réponses, seulement 41 députés étaient présents dans cette immense salle. Une situation plus que déplorable qui nous interpelle une fois de plus sur le rôle des députés élus et le degré de respect de ces institutions qui ne représentent qu'une source de gain faramineux pour eux. Alors que dire des préoccupations des citoyens pour lesquels ils sont censés être élus ?