Des parlementaires représentant différentes formations politiques, des membres d'instances exécutives de quelques partis rompent le silence et déplorent un contexte politique fait de marasme et de beaucoup de spéculation. Ce qui se répercute négativement, s'insurgent-ils, sur la vie intérieure de leurs partis. Mais aussi, ce genre d'atmosphère caractérisant le contexte politique actuel est de leur avis de nature à freiner le dynamisme enregistré habituellement en cette période succédant la rentrée sociale de nos institutions législatives à commencer par l'APN. M. Taâzibt, député du Parti des travailleurs (PT) a mis d'entrée le doigt sur la plaie ! Selon lui, l'APN enregistre déjà un retard en termes de programmation de nouveaux projets de lois pour adoption. Il cite l'exemple de la loi de finances 2010 et il s'interroge au passage sur les vrais motifs qui font que le contenu de cette mouture de loi est encore méconnu des élus siégeant à la chambre basse du Parlement. «Habituellement, à la mi-octobre, le projet de la loi de finances est connu de tous les députés et celui-ci fait l'objet de débat au sein du Parlement», indique en substance le député du PT. Il y a lieu de rappeler que la formation de Louisa Hanoune a toujours fait part de son mécontentement quant au fonctionnement actuel de l'APN que la porte-parole du PT est allée jusqu'à qualifier de «cathédrale du désert» dans une de ses sorties publiques. Ce qui lui a valu d'ailleurs des grincements de dents de la part des députés membre du triumvirat de l'Alliance présidentielle. Pour autant, le Parti des travailleurs campe sur ses positions. L'un de ces élus n'est autre que M. Taâzibt, notre interlocuteur. Ce dernier use de termes crus pour qualifier le contexte politique actuel qui manque, d'après lui, «de visibilité est fait de beaucoup de rumeurs et de spéculations». «La classe politique navigue dans le brouillard», assène encore le député du PT. Beaucoup de spéculation et rien d'officiel Sans doute que le sujet sur lequel spécule le plus le microcosme politico-médiatique a trait à l'idée d'un remaniement ministériel devant intervenir incessamment pour les uns et au courant du mois de décembre pour les autres. Beaucoup de ouï-dire bruissent par ailleurs les salons feutrés d'Alger où se pavane la majorité des acteurs politiques. Ce «bruit» a trait cette fois-ci à la dotation de l'échiquier politique de nouveaux partis dont certains sont en instance d'agrément alors que les contours des autres restent encore à définir. Là aussi, la spéculation bat son plein, affirment des militants du FLN et du MSP notamment. Contacté hier, Mohamed Djemaâ, en charge de la communication au MSP, indique : «Toute cette spéculation est nuisible non seulement à la classe politique mais aussi au pays dans son ensemble». Psychologiquement, poursuit M. Djemaâ, «ce genre de spéculation suscite un marasme au sein des différents partis et des institutions élues», a-t-il ajouté en substance. Interrogé sur l'éventualité d'un remaniement ministériel, le chargé de communication du MSP s'est juste contenté de répondre que «pour l'heure actuelle, rien d'officiel n'a été communiqué en ce sens». La même réaction nous a été communiquée par Mme Bounour Sabah, membre du bureau national du FLN qui, d'après ses explications, on comprend vite que l'idée d'un remaniement ministériel demeure au centre d'intérêt de beaucoup de militants du FLN, quand bien même la possibilité d'un remaniement ne relève que de la spéculation. Tout comme le chargé de communication du MSP, cette militante du FLN confirme elle aussi que la classe politique est actuellement en proie au marasme. «Il est vrai que l'on ressent un certain marasme depuis quelque temps», dit-elle en précisant qu'il appartient aux partis de rendre la vie plus animée.