Des magistrats italiens ont manifesté jeudi dans plusieurs tribunaux du pays pour protester contre les dernières attaques de Silvio Berlusconi contre les juges. S'exprimant à la télévision, le président du Conseil a dénoncé «les procureurs communistes et les juges communistes de Milan» qui, selon lui, le persécutent. L'Association des magistrats italiens a jugé ces accusations «sans fondement et ridicules» et menace de faire grève. Plusieurs audiences ont été suspendues jeudi dans les tribunaux de Milan, Rome et d'autres villes, pour permettre aux magistrats de manifester. «Aujourd'hui, les valeurs fondamentales d'autonomie et d'indépendance de la justice sont en jeu», a déclaré Luca Palamara, président de l'Association des magistrats, au tribunal de Milan. «Nous ne sommes pas en guerre – il n'y a aucun affrontement avec qui que ce soit – mais nous ne nous laisserons pas intimider», a-t-il ajouté. Les accusations de communisme parmi les magistrats ne sont pas nouvelles dans la bouche de Silvio Berlusconi. Mais cette dernière attaque intervient dans une période de tension avec le monde judiciaire, alors que le «cavaliere» a vu ce mois-ci l'immunité que lui avait accordée le Parlement levée par le Conseil constitutionnel. Berlusconi doit donc être jugé en novembre pour fraude fiscale dans le cadre de l'achat de droits de télévision par son groupe Mediaset. Il doit également comparaître pour corruption active présumée de l'avocat britannique David Mills en 1997 en échange de son faux témoignage dans une affaire liée à l'acquisition de droits de films américains.