Au moment où une grève illimitée risque de paralyser le secteur, à l'initiative de plusieurs syndicats autonomes, la FNTE demande au gouvernement l'instauration de dix nouvelles primes au profit des professionnels. La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) a demandé jeudi l'instauration de dix primes et l'amendement de quinze autres au profit des travailleurs du secteur. Cette demande a été formulée lors de la conférence nationale du comité exécutif de la fédération sur «le régime indemnitaire» durant laquelle les participants ont passé en revue les propositions issues des quatre rencontres régionales organisées en octobre à Oran, Tipaza, Ghardaïa et Sétif. La FNTE exige en effet la création des primes de résultats scolaires (rendement collectif), de transport, de panier, de présentation (tenue vestimentaire), de missions annexes, de classement des établissements, de responsabilité, de gestion des cantines et de recherche scientifique. A l'effet d'élargir la prime d'expérience professionnelle aux fonctionnaires des services économiques, aux adjoints pédagogiques et aux attachés des laboratoires en les calculant sur le salaire de base renouvelé, les conférences régionales ont proposé l'amendement de quinze primes existantes. Ainsi, le syndicat a appelé à amender les primes de qualification, de documentation, du travail permanent, de nuisance, de poste, de risque, de zone, celle spécifique au Sud, des heures supplémentaires, d'amélioration des performances, de gestion... Pour ce qui est des primes communes, telles les allocations familiales, la fédération a demandé les augmentation en fonction du pouvoir d'achat et des exigences du marché. Les conférenciers ont également appelé à créer «la prime de fin de carrière» pour les retraités, calculée sur la base d'un mois pour chaque année de travail effectif. Dans son allocution, le secrétaire général de la fédération, Laïd Boudaha, a indiqué que ces suggestions émanaient de la base «dans le but d'améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur». Le dossier des suggestions constituera selon lui une plateforme de négociations entre la FNTE et le ministère de l'Education nationale avant de les soumettre au gouvernement. «La FNTE opte pour le dialogue et le débat par la conviction et les arguments (…). Nous ne sommes pas de ceux qui défendent leurs droits en nuisant aux élèves», a déclaré le secrétaire général. Le représentant de l'UGTA, également cadre du RND, Salah Djenouhat, a, pour sa part, noté que la centrale syndicale œuvrait à l'amélioration de la situation des enseignants et de tous les travailleurs du secteur «dans le cadre du dialogue et de la concertation». La fédération a élaboré cette plateforme au moment où une grève générale menace de paralyser le secteur à partir de demain matin à l'initiative de plusieurs syndicats autonomes qui divergent dans leurs actions. Le Cnapest a appelé ses adhérents à un débrayage de huit jours reconductibles à partir de demain. Il est soutenu en cela par un autre syndicat, le Satef. De leur côté, le CLA et le Cnec (enseignants contractuels) ont opté pour une grève illimitée à partir de lundi 9 novembre. Devant les conférenciers de la FNTE, M. Djenouhat a appelé «à la concrétisation de l'unité syndicale».