Condamné dans une affaire de ventes d'armes illégales à l'Angola dans les années 1990, l'ancien ministre français de l'Intérieur, Charles Pasqua, a mis en cause l'ex-président Jacques Chirac et l'ex-secrétaire général de l'Elysée, Dominique de Villepin. Lors d'une conférence de presse devant une centaine de journalistes, brandissant des documents devant les caméras, l'ancien ministre de l'Intérieur a déclaré qu'ils étaient informés de ces ventes dès décembre 1995 mais n'avaient pas agi. «Tous deux ont manqué à leurs devoirs», a-t-il dit, les appelant à s'expliquer. Il a particulièrement visé Jacques Chirac, accusé «de ne pas avoir assumé ses responsabilités». Mais il n'a livré, contrairement à ses promesses, aucune révélation, les points soulevés ayant déjà été examinés lors du procès fin 2008, dans une totale indifférence médiatique. Le bureau de Jacques Chirac a réagi en déclarant qu'il était favorable à la levée du secret-défense «si cela était utile». Pour le reste, l'ancien président va plutôt dans le sens de la version soutenue par l'ancien ministre de l'Intérieur. Le tribunal a rejeté les arguments de Charles Pasqua pour le condamner le 27 octobre pour «trafic d'influence» à trois ans de prison dont un ferme et 100 000 euros d'amende, une sanction entraînant une inéligibilité automatique de dix ans. Le sénateur des Hauts-de-Seine, qui a fait appel, s'appuie sur une note de la DGSE (les services secrets) du 6 décembre 1995, transmise à l'Elysée, à la Défense, aux Affaires étrangères notamment, qui faisait état du commerce litigieux.