Hier matin, des odeurs à provoquer la nausée provenaient d'une décharge sauvage à la place du 1er Mai, à quelques pas de la crèche publique Saliha Farhat et du siège de l'APC de Sidi M'hamed. Des habitants ont abandonné au pied d'un bâtiment les restes de moutons sans qu'ils soient collectés. Dans une déclaration publique, le directeur technique de Net-Com a pourtant dit que les opérations de nettoiement et de collectes d'ordures ménagères s'étaient déroulées dans «les meilleures conditions» et sans signalement de «points noirs»… La direction de Net-Com a annoncé, jeudi, un «plan spécial» pour la collecte des déchets solides urbains durant les deux jours de l'Aïd (vendredi et samedi). Rachid Mechab, directeur technique de l'établissement a déclaré à l'APS que les opérations de nettoiement et de collectes d'ordures ménagères s'étaient déroulées dans «les meilleures conditions» et sans signalement de «points noirs». Sur le terrain, le constat révèle plutôt que la collecte ne s'est pas déroulée dans «les meilleures conditions» et que des «points noirs» sont à signaler à ce propos. C'est le cas dans la commune de Sidi M'hamed, dans le quartier du 1er Mai. Une importante décharge sauvage a été constituée le jour de l'Aïd à moins de dix mètres de la crèche publique Saliha Farhat. La décharge se trouve aussi à vingt-cinq mètres du siège de l'APC. De loin, l'on remarquait des passants qui pinçaient leur nez au moment de passer devant la décharge, alors que d'autres changeaient carrément de route. Les passants sont généralement des parents venus déposer leurs enfants à la crèche. De près, l'on observait que les automobilistes, coincés dans les embouteillages, fermaient les vitres de leurs véhicules aussitôt arrivés devant le tas d'ordures constitué au pied d'un immeuble. De très près, on découvrait enfin la source de toutes ces nuisances. En fait, il y avait là du foin non consommé, du foin trouvé dans l'estomac des moutons sacrifiés ainsi que toutes les entrailles des ovins égorgés. Mêlée aux autres déchets, la décharge dégageait des odeurs épouvantables, pouvant provoquer la nausée. «Mêmes les animaux errants n'ont pas pu s'y approcher», ironisa un piéton. Ces déchets sont là depuis vendredi matin. Le fait de les laisser sur place a aidé à l'aggravation de la situation hygiénique. La constitution de ce «point noir» s'inscrit toutefois dans un cadre global. En fait, l'arrière du bâtiment où se trouvaient les restes des moutons, est un espace régulièrement utilisé comme dépotoir. Depuis les balcons, les habitants balancent leurs sachets noirs contenant les ordures ménagères et qui finissent dans les alentours de l'immeuble. La plupart du temps, les passants remarquent la présence des balayeurs qui y interviennent parfois en nombre et renforcés par un camion. N'empêche que la décharge se reconstitue comme par enchantement. «Chassez le naturel, il revient au galop» est un proverbe qui se vérifie chaque jour que Dieu fait dans ce quartier. A la place du 1er Mai, le manque d'hygiène après l'Aïd ne se limite pas uniquement à cette décharge sauvage. Devant l'entrée du magasin Essalouane, à quelques pas des arrêts de l'Etusa, l'on a remarqué des traces de sang qu'un lavage sommaire des trottoirs à grande eau n'a pas pu effacer.