Le projet de loi de finances 2010 et du budget a été adopté hier à la majorité écrasante des 231députés présents à l'hémicycle Zighoud Youcef. Les députés du RCD ont voté contre le projet alors que ceux du PT, auteurs de la quasi-totalité des amendements proposés, ainsi que les élus du FN, se sont abstenus. Le projet de budget tel qu'il a été présenté prévoit des dépenses de 5860 milliards de dinars dont 2838 milliards pour le fonctionnement et 3022 milliards pour l'équipement. Le texte de la loi de finances qui prévoit également de nombreuses mesures à caractère social, met en place de nouveaux dispositifs visant à favoriser l'investissement, à alléger la pression fiscale et à lutter contre le chômage. Dans son rapport complémentaire sur ledit texte de loi, la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale a estimé que les débats autour du projet ont soulevé un nombre de préoccupations dont l'objectif est de relancer l'économie nationale et améliorer le cadre de vie des citoyens. Les amendements proposés, au nombre de 54, dont plusieurs propositions d'ajout d'articles, ont essentiellement tourné autour du soutien à certaines catégories sociales, ou secteurs d'activité. 40 amendements sur les 54 sont, en réalité, selon la même commission, «les mêmes amendements que ceux déjà proposés». Elle estime par ailleurs que ce projet de loi vise à sauvegarder les grands équilibres financiers. La majorité des amendements proposés par le PT ont été rejetés alors que ledit parti s'est contenté de s'abstenir. Dans une déclaration rendue publique, les deux députés dissidents du RCD, Tarik Mira et Ali Brahimi, considèrent, pour justifier leur vote négatif, que la loi de finances n'est pas à la hauteur des enjeux et des défis du peuple algérien». Ils estiment en outre que la représentation parlementaire de la sixième législature est dans l'impossibilité de contrôler l'usage des deniers publics. Privilégier l'acte de production par rapport à l'importation En marge de l'adoption du projet de loi de finances 2010, et tout en se félicitant de l'issue du vote, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a estimé que le texte de loi est venu conforter le programme des équipements publics. Pour lui, l'Etat privilégie plutôt l'acte de production à celui de l'importation. Il étaye ses dires par les mesures contenues dans le texte, suite logique des dispositions de lois précédentes, notamment les mesures en matière de soutien des prix et à l'emploi, mais aussi les mesures pour la réduction des pressions fiscales et les facilités d'accès à l'impôt. Interrogé sur la crise financière et son impact sur le budget, le représentant du gouvernement a rappelé que l'Algérie, dont les placements sont «non toxiques», et construit des épargnes budgétaires, a toujours géré la situation avec prudence. Dans un autre registre, il a estimé que la crise qui secoue la Bourse de Dubai n'a nullement d'impact sur notre pays, encore moins sur la filiale de Dubai Port World (DPW), dans la mesure où, explique-t-il, DPW est une filière de gestion. Interrogé à propos de l'effet rétroactif dans la Fonction publique des primes et indemnités dont l'Etat a enfin décidé d'appliquer à partir de janvier 2008, le ministre s'est contenté de dire que «l'Etat assume ses décisions», indiquant, s'agissant des 230 milliards qui seraient dégagés pour prendre en charge une éventuelle revalorisation du SNMG, que rien n'a été encore décidé.