Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) renouera, pour la troisième fois consécutive, avec la grève cyclique de 3 jours par semaine, à partir de demain , et ce, malgré l'engagement du ministère de tutelle à prendre en charge les principales revendications des praticiens , pris lors de «la réunion de conciliation» tenue jeudi au ministère et ayant regroupé également des représentants du ministère du Travail et de la Fonction publique. Dans une conférence de presse tenue hier au siège de l'Unpef, le président du SNPSP, Lyes Merabet, a indiqué qu'au bout d'une réunion de conciliation marathon de 6 heures à laquelle a appelé «tardivement» le ministère, rien de concret n'a été arraché par les praticiens de la santé publique quant au statut particulier, au régime indemnitaire ainsi qu'au statut du syndicat en tant que partenaire social à part entière qu'ils revendiquent depuis des lustres. «La réunion avec le SG du ministère de la Santé, à laquelle ont pris part les représentants de la Fonction publique et du ministère du Travail a été sanctionnée par un PV-minute qui reprend sommairement les points saillants ayant fait objet des discussion», a expliqué l'orateur qui s'est désolé que ses interlocuteurs soient restés au stade des promesses tout en reconnaissant avoir failli. «Le conseil national se réunira le 10 décembre pour évaluer la situation et se prononcer sur la suite à donner au mouvement de grève qui sera maintenu dans sa forme actuelle», a commenté M. Merabet. Lors de la réunion, dira-t-il encore, «nos interlocuteurs ont confirmé le traitement et la validation en conseil de gouvernement du projet de décret portant statut particulier». Mais pour lui, il y a désengagement de la part du ministère, accusé de piétiner la législation, qui a apporté des modifications à la mouture du projet négocié sans le consentement du SNPSP. «Nous sommes les représentants légaux des travailleurs et il est de notre droit de participer à tout ce qui se rattache au secteur», dira M. Merabet non sans rappeler que le ministère a admis l'imperfection et l'insuffisance dans les relations avec le partenaire social. Il ajoutera en outre que le représentant de la Fonction publique a confirmé que le dossier du régime indemnitaire, «validé en Conseil des ministres et en voie d'être signé». Il exige dans ce sens l'installation immédiate d'une commission mixte SNPSP-ministère qui sera chargée du dossier, chose que le ministère a promise, en plus de transmettre au syndicat un canevas de travail au plus tard le 10 décembre. «Il est possible qu'on revoie notre position, s'ils tiennent leurs promesses», a-t-il consenti. Réagissant aux résultats de la tripartite, qu'il qualifiera de «monopartite» dans la mesure où les représentants des syndicats représentatifs n'ont pas pris part, il mettra en cause les explications du Premier ministre qui a affirmé que les discussions se déroulent au niveau sectoriel. «Quelles discussions lorsqu'un ministre ne peut pas assumer ses engagements ?», s'est-il interrogé avant de considérer que l'augmentation des salaires ne touchera qu'une infime partie des travailleurs. M. Merabet a également regretté que le gouvernement soit revenu sur un acquis des travailleurs, à savoir la retraite anticipée. Les praticiens participeront à la campagne de vaccination contre la grippe A S'exprimant sur la grippe A et la campagne de vaccination qui devrait commencer dès la fin de la semaine avec l'arrivée d'un premier quota de 900 000 doses de vaccin, le conférencier à tenu à rassurer au nom de tous les praticiens que «quel que soit le cours que prendra notre mouvement, nous ferons en sorte que la campagne soit une réussite». Pour lui, il s'agit d'éviter de mettre en danger la vie d'autrui. «Nous participerons dans le cadre du programme de l'Etat de lutte contre la grippe porcine», insistera-t-il, avouant que l'Algérie manque encore d'expérience en la matière. «Cette crise risque de perdurer pendant 2 ans», a-t-il averti, relevant que le plan d'action de l'Etat n'est pas vraiment fonctionnel sur le terrain, notamment sur les plans information et organisation. «Il y a beaucoup de choses à faire et rapidement», a-t-il conclu.