Dans un communiqué rendu public, hier, les travailleurs de Grand Smithy Works (GSW), cette entreprise indienne de récupération des déchets ferreux activant en sous-traitance pour le compte du complexe sidérurgique ArcelorMittal, ont dénoncé les conditions dans lesquelles il a été mis fin à leur relation de travail avec leur employeur. Selon le document remis à la presse, ce dernier aurait décidé de manière unilatérale de mettre au chômage plus d'une centaine d'agents, se limitant à ne garder que 7 d'entre eux. Les travailleurs lésés par cette mesure n'étant plus autorisés à accéder au site sidérurgique d'El Hadjar et ainsi empêchés de réclamer leurs droits n'ont eu d'autre recours que d'exposer leurs revendications socioprofessionnelles au syndicat d'entreprise, indique-t-on. Prenant cause pour les signataires de la lettre de protestation, les représentants des travailleurs de ArcelorMittal Annaba ont de leur côté exigé des responsables de la société GSW que des indemnités soient versées aux personnels congédiés en respect de la réglementation en vigueur. Le syndicat réclame de l'employeur défaillant, outre le payement de trois mois de salaire, une indemnité de licenciement et un rappel des primes de nuisance et de panier avec effet rétroactif depuis 2003, le transfert de la relation de travail vers ArcelorMittal à tous les employés licenciés de facto par GSW. Rappelons que la société sous traitante indienne est confrontée à de gros problèmes avec le fisc et la justice algérienne et qu'elle a été interdite d'activités depuis près de 8 mois en attendant qu'elle régularise sa situation. On signalera à ce propos que GSW est accusée, entre autres, de facturations fictives de prestations et qu'il a été prouvé qu'elle revendait depuis au moins 5 ans au complexe ses propres déchets avec la complicité des services censés contrôler tout mouvement de véhicules ou de marchandises et celle de responsables au niveau de l'usine. L'arnaque durait depuis 2003 et cette Eurl engrangeait des bénéfices substantiels tout en flouant le fisc et le Trésor public. Il aurait même été prouvé que plusieurs de ses employés indiens procédaient au change parallèle de grosses sommes en dinars algériens auprès de cambistes clandestins. Le tout était transféré en Europe occidentale pour ensuite être rapatrié en Inde ; des millions ont été ainsi détournés après avoir échappé à toute forme de contrôle. L'affaire éclata au grand jour et les services de sécurité prirent les choses en main, réussissant in extremis à arrêter le pdg de ladite entreprise dans une chambre d'hôtel à Alger.