La mosquée Ketchaoua de la Basse Casbah risque d'être interdite d'accès aux fidèles pour une durée indéterminée. Fermé en août 2008, le monument a été expertisé à cause des dégradations qui l'ont gagné. Des «travaux d'urgence» ont ainsi été préconisés et qui devraient commencer dans quelques jours pour un délai de 12 mois. Après «les travaux d'urgence», intervient la restauration proprement dite de la mosquée, dont l'un des minarets peut s'effondrer à tout moment. Les craintes exprimées par les habitants de la Basse Casbah, fin août 2008, de voir la mosquée Ketchaoua fermée pour de longues années, viennent de se confirmer. Au premier jour du Ramadhan 2008, les directions des affaires religieuses et de la culture de la wilaya avaient décidé en commun de fermer la mosquée dans le cadre de sa réhabilitation. L'installation du chantier et la réalisation de l'étude technique portant sur les «travaux d'urgence» à y effectuer ont pris en tout seize longs mois. Et ce n'est pas fini. Les «travaux d'urgence seront entrepris dans les prochains jours», a déclaré, dimanche à l'APS, Mme Karima Sadki, responsable du patrimoine à la direction de la culture. «Ces travaux d'urgence, qui font suite à un diagnostic et des études, dureront douze mois et seront suivis de travaux de restauration proprement dits», précise Mme Sadki. La déclaration de la responsable du patrimoine a le mérite de la clarté : les portes de Ketchaoua demeureront fermées au moins jusqu'à janvier 2011, le temps qu'il faudra au titulaire du projet de terminer les «travaux d'urgence». Selon le planning de la direction de la culture, les opérations de restauration de la mosquée devraient donc commencer au début de l'année 2011. Pour combien de temps ? Madame Sadki ne déclare rien à ce sujet. Pourtant, c'est là le point le plus important à prendre en considération. Les fidèles qui avaient exprimé des doutes, lors de la fermeture du monument, craignaient en effet la mise à l'écart de ce lieu de culte pour au moins une dizaine d'années, sans rien exagérer. Les exemples ne manquent pas, surtout à la Basse Casbah, en matière de non-respect des délais de réalisation quand il s'agit de restaurer des monuments à vocations culturelle, historique ou religieuse. La mosquée Betchine, par exemple, est en travaux de restauration depuis 1996. C'est un chantier qui dure ainsi depuis quinze ans. Faute d'un financement suffisant, le projet a été pris en charge au gré du budget de la direction de la culture.Même si les travaux ont atteint un taux d'avancement appréciable, l'inauguration du monument n'est pas encore à l'ordre du jour. Tout compte fait, Ketchaoua a besoin d'être restaurée. L'un de ses deux gros minarets peut s'effondrer à tout moment. Pour éviter d'éventuels dégâts, une clôture en dur a été mise en place, empêchant les gens de prendre place sur les marches d'escaliers donnant sur le grand portail du monument.