L'extraction abusive de sable à partir des lits des oueds constitue un vrai danger pour l'environnement. Ces dernières années et malgré les lois promulguées en la matière, certains affairistes ne se soucient guère des répercussions qui peuvent se dessiner à moyen et à long termes sur l'environnement proche de leur activité. Une décision a été prise suite aux comptes rendus sur l'état inquiétant de la nature et la menace réelle qui pèse sur les nappes phréatiques des régions concernées, mais les choses ne se sont guère améliorées. Rappelons que l'interdiction de l'utilisation du sable des plages et des oueds dans la construction, prévue initialement pour le 31 août 2007, a été suspendue pour permettre la réalisation des projets lancés dans les secteurs des travaux publics et du bâtiment. Si cette situation venait à perdurer, plusieurs oueds de la wilaya de Tizi Ouzou seront asséchés et la menace sur les nappes phréatiques et l'activité des personnes sera touchée : activités paysannes des fellahs. Le risque sur la santé des personnes qui puisent leur eau des puits est réel. Des oueds en danger Le pillage de sable continue dans différentes régions. Malgré cet état de fait, inquiétant à plus d'un titre, aucune autorité n'a bougé le petit doigt pour mettre un terme cette infraction. Des entreprises non autorisées à ce genre de pratique activent en toute quiétude. La commune d'Aït Yahia Moussa a vécu dans les années précédentes une situation des plus alarmantes. Autrefois, c'étaient les jeunes oisifs de cette région reculée qui exploitaient le lit d'oued pour vendre le sable aux particuliers, ils ne connaissent pas les conséquences de leur activité sur la nature et exploitent à chaque passage d'une averse les cumuls de sable. L'oisiveté peut être une explication à cette activité. Mais quand des entreprises de réalisation qui sont appelées à respecter au préalable et avant toute considération la nature s'adonnent à la destruction de tout un patrimoine, on se pose la question : qui en est le responsable ? Les autorités ou bien cette personne sans scrupule aucun qui s'est lancée derrière le gain facile. Ces jours-ci des engins envahissent l'oued longeant la RN25 pour l'exploiter à outrance. L'oued est devenu un vrai marécage pour les ordures et autres détritus charriés par les eaux en furie. La nappe phréatique de cette région est sérieusement menacée plus qu'un temps passé. Même cas est constaté sur l'oued longeant la RN 30 à Oued Aïssi en allant vers Aït Ouacif. Ce oued est menacé par son exploitation abusive. L'eau stockée au niveau du barrage de Taksebt risque la pollution du fait de cette pratique non contrôlée. Les associations pour la sauvegarde de l'environnement doivent s'impliquer L'implication du mouvement associatif est primordiale pour préserver notre environnement des menaces. En effet, le travail axé sur la sensibilisation du citoyen quant à la préservation de la nature dans la wilaya de Tizi Ouzou reste insignifiant vu l'importance de l'étendue du territoire de cette wilaya et le nombre restreint d'associations activant dans ce domaine. Notons aussi que l'importance des constituants faunistiques et floristiques de la wilaya de Tizi Ouzou incitent les autorités locales à redoubler d'efforts afin de préserver ce «legs». Notons que les moyens dérisoires mis à la disposition des associations en activité ne permettent pas une prise en charge effective de ce chapitre en sus des sorties de sensibilisation et la distribution des dépliants expliquant au large public les menaces qui pèsent sérieusement sur notre santé dues à une pratique effrénée de l'être humain et aussi appeler même les entreprises à respecter les règles du respect de l'environnement. Un environnement malsain partout Il est clair que la question de la pollution ne se limite aux oueds dans cette wilaya. La pollution est partout et se manifeste sous différentes formes. Les massifs forestiers de la wilaya abritent des décharges sauvages dont les conséquences sur l'environnement direct des populations ne sont plus à démontrer. Il n'existe pratiquement aucune commune de la wilaya de Tizi Ouzou qui échappe à ce phénomène destructeur. Il suffit de regarder de près la multiplication des décharges sauvages qui sont implantées partout pour mesurer l'étendue du massacre qui se produit au quotidien sans que de réelles mesures salvatrices ne soient prises en charge. Il est aujourd'hui urgent de songer à la réalisation de centre d'enfouissement technique et de traitement des tonnes de déchets qui sont déversées quotidiennement dans la nature. Des produits qui ne sont pas biodégradables et d'autres toxiques sont jetés dans des espaces naturels. Résultat, c'est l'écosystème qui se trouve chamboulé au plus haut point. Il est en effet regrettable et inadmissible de voir des sites comme le barrage de Taksebt devenir un réceptacle de déchets. Des automobilistes jettent dans les eaux du barrage des canettes de bière et autres canettes après les avoir consommées. Celles qui n'atterrissent pas dans l'eau sont visibles sur les abords du barrage donnant lieu à un spectacle qui n'honore guère cette région.