La militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, est assignée à résidence à El Ayoun, depuis son retour au Sahara occidental, le 18 décembre après une grève de la faim de plus d'un mois observée à l'aéroport de Lanzarote (Espagne) pour protester contre son expulsion par les autorités marocaines d'occupation. «Le siège continue», a affirmé au téléphone, Mme Haidar, à l'agence Reuters, ajoutant qu'elle était «assignée à résidence», que les membres de sa famille, les voisins «avaient des problèmes» pour lui rendre visite et que les magasins de son quartier en souffraient. La militante sahraouie qui qualifie cet état de fait de «mauvais signal», a indiqué que le siège (de son domicile) dure depuis une semaine. Depuis le retour à El Ayoun occupée de Mme Haidar, un important dispositif des forces de sécurité marocaines a été déployé dans la ville et des journalistes, des observateurs internationaux, des militants des droits de l'homme ainsi que des centaines de citoyens ont été empêchés de se rendre à son domicile pour s'enquérir de son état de santé et lui témoigner leur solidarité. Cet état de fait a été corroboré par un journaliste étranger qui s'est rendu à El Ayoun pour interviewer Mme Haidar, mais les forces de sécurité marocaines, «déployées autour de son domicile et dans les rues alentour, ont bloqué l'accès». «J'ai le courage de ma conviction de continuer à défendre la cause de l'autodétermination du peuple sahraoui. Je ne renoncerai jamais malgré les menaces d'emprisonnement, d'enlèvement, de torture et d'exil», a-t-elle dit, témoignant que le Maroc «réprime la population sahraouie tout en négociant avec le Front Polisario». La militante sahraouie est devenue «le symbole d'une nation» pour ses compatriotes dans les territoires occupés et en exil, pour qui sa grève de la faim a redonné un élan à leur cause. «Elle est notre Mandela, notre Gandhi», a affirmé à cet égard un Sahraoui des camps de réfugiés, alors qu'un autre ajoutait que «son acte a replacé la question du Sahara occidental en haut de l'agenda international».