Au deuxième jour de leur grève illimitée entamée depuis le 4 janvier, les médecins spécialistes affiliés au Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, SNPSSP, se félicitent et affichent leur satisfecit quant au «bon déroulement» et au taux de suivi du mot d'ordre de leur mouvement. «Les premiers rapports de ce deuxième jour de débrayage sont plus importants que ceux de la première journée. Ils font état d'une forte mobilisation et adhésion des médecins à notre mouvement», a indiqué, hier, le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a avancé un taux de suivi «conséquent», notamment à Alger et au centre, ainsi qu'à l'ouest du pays. «A Alger, il est de 100% dans certain établissements de la santé de proximité tell que celui de Ben Aknoun et de 90% à Bab El oued. Le même taux est enregistré à l'intérieur et dans l'ouest du pays», a précisé encore le Dr Yousfi. Le représentant du SNPSSP a toutefois indiqué qu'«aucun incident particulier n'est enregistré et le mot d'ordre a eu un écho satisfaisant au sein des praticiens spécialistes». Les praticiens de la santé publique, médecins généralistes ou spécialistes tirent la sonnette d'alarme quant au «mépris total» affiché de la part des pouvoirs publics à leur égard. «Assurer la santé du citoyen relève essentiellement du rôle de l'Etat. Cette mission ne pourra être accomplie sans une prise en charge réelle et concrète des ressources humaines qui demeurent jusqu'à présent ignorées voire méprisées par les pouvoirs publics», s'indignent les protestataires qui craignent le pire à long terme. Les syndicats des praticiens de la santé publique interpellent les pouvoirs publics pour l'implication des partenaires sociaux dans la prise de décisions concernant le secteur, notamment celles relatives au régime indemnitaire et l'établissement des statuts particuliers. Les blouses blanches ne comptent pas renoncer à leur mouvement de protestation de sitôt et appellent la tutelle à «assumer sa responsabilité car c'est la santé du citoyen qui est mise en cause en premier lieu par cette paralysie». Ce qui est à signaler, c'est que toutes les activités hors urgence sont gelées. Plusieurs personnes rencontrées dans les hôpitaux ainsi que dans les établissements de la santé de proximité venues pour des soins ou consultation ont dû retourner chez eux sans être prises en charge, tout en affichant leur solidarité avec les médecins grévistes. Notons également que la grève des praticiens de la santé publique se poursuit parallèlement, ce qui paralyse totalement le secteur alors que le département de Barkat fait preuve de «mutisme» et de «sourde oreille».