Les parties concernées se réuniront au mois de mars 2010. Le crédit documentaire (Credoc) suscite encore du bruit. Les patrons ne sont pas près de baisser les bras. Ils continuent à mettre la pression sur le gouvernement pour l'obtention des facilitations dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des petites et moyennes entreprises. Pour y parvenir, les patrons ont tenu hier, une rencontre avec la communauté bancaire, sous la présidence du ministre des Finances, Karim Djoudi. La rencontre d'hier a vu la participation des différentes organisations patronales, (CAP, Cgea, Cipa, Cnpa, Seve et Unep), et la communauté bancaire (BEA, BNA, CPA, BDL, Cnep et l'Association des banques et des établissements financiers-Abef). Durant cette réunion, les différentes parties ont examiné la possibilité de mettre en place de nouveaux mécanismes susceptibles d'aider les opérateurs nationaux «productifs» à financer leurs importations. «Cette rencontre a permis d'examiner les mesures susceptibles d'être prises par les banques en vue de fluidifier, au profit des opérateurs nationaux productifs, le financement des importations de leurs intrants par le biais du crédit documentaire ainsi que celles visant l'amélioration des conditions d'accès des entreprises de production au financement bancaire», a noté un communiqué du ministère des Finances. Le gouvernement et le patronat avaient convenu de tenir une réunion pour examiner dans le détail les contraintes que rencontrent les entreprises dans les approvisionnements nécessaires à leur outil de production. Il est prévu, également, l'installation d'un comité conjoint qui regroupera des représentants respectivement du ministère des Finances, des banques et du patronat ainsi que de l'Ugta. Il aura pour mission de dégager avant la fin du premier trimestre de l'année prochaine, les mesures organisationnelles de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations. Une autre rencontre, ainsi, est prévue pour la même période qui permettra aux parties concernées de faire le point sur les améliorations qui auront été dégagées au profit des entreprises productives dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des petites et moyennes entreprises. En fait, cette démarche n'est qu'une autre sorte de pression exercée par le patronat sur le gouvernement afin qu'il fasse encore d'autres concessions. Depuis la mise en place des nouvelles mesures dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, les patrons ont mis la grande pression sur le gouvernement afin qu'il assouplisse les conditions d'exercice de l'activité du commerce extérieur par le biais du crédit documentaire. Le gouvernement avait refusé la proposition soumise, d'ailleurs, par le patronat qui consiste à rétablir les autres moyens de paiement comme le transfert libre. Les chefs d'entreprise considèrent le fait d'obliger l'opérateur/producteur à utiliser le crédit documentaire en tant qu'unique moyen de règlement des opérations comme étant une mesure à la fois onéreuse et réductrice portant atteinte à l'indispensable flexibilité de toute entreprise. L'autre argument mis en avant pour rejeter la disposition de la loi de finances complémentaire imposant le crédit documentaire comme unique moyen de paiement, est lié au fait qu'il exige des confirmations coûteuses par rapport à d'autres moyens de paiement extérieur et qu'il mobilise surtout des fonds et allonge les délais de traitement et de règlement.