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Fréquente, la manipulation des sons nuit à notre audition
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 01 - 2010

«Le son est un élément totalement ignoré dans notre monde moderne où il n'y en a que pour l'image», déplore Christian Hugonnet, un ingénieur acousticien. Depuis plusieurs années, cet éminent spécialiste tire la sonnette d'alarme.
«Les nuances sonores sont en voie de disparition dans beaucoup de lieux publics comme les gares, le métro, les écoles, les cantines et certains restaurants où le bruit ambiant est tel qu'il empêche les gens de pouvoir s'entendre et de discuter sans parler fort.» Mais les problèmes ne se limitent pas à ces nuisances sonores amplifiées par la mauvaise acoustique.
Il y a un autre phénomène plus méconnu et insidieux : les nuances et modulations naturelles des sons sont en train de disparaître dans les médias.
Que ce soit à la télévision, à la radio, sur les téléphones portables, les consoles de jeu, les MP3 et les sonorisations de spectacle, tous les sons sont manipulés. Ou, plus exactement, compressés.
La dynamique disparaît
La compression est un procédé que les technologies numériques ont rendu très efficace et très précis depuis une dizaine d'années.
Elle consiste à remonter tous les sons faibles, compris entre 5 et 30 décibels (dB), pour en faire des sons plus forts. Avec un analyseur de niveau sonore (sonomètre), il est possible de voir à quel point ce traitement transforme radicalement les sons.
En écoutant Le Boléro de Maurice Ravel dans un enregistrement sans compression, les courbes qui défilent sur l'écran de l'appareil sont d'une grande amplitude.
Il y a des silences au début, des notes à peine audibles à 40 dB et puis viennent à la fin les éclats à plus de 85 dB. Il n'y a rien de tout ça sur le même morceau compressé : les courbes démarrent d'emblée à 70-75 dB et se maintiennent à ce niveau pendant toute la durée de l'enregistrement.
La dynamique, c'est-à-dire la différence entre un niveau sonore fort et un niveau faible, a disparu. Il y a une sorte de «rail» sonore compact et continu. «Tout est collé. Il n'y a plus de respiration, plus rien de souple ni de chatoyant», déplore Mélanie Thiébaut, chef d'orchestre. «C'est fort tout le temps. Il n'y a plus aucune nuance sonore», analyse de son côté le chanteur Maxime Le Forestier.
La compression sonore expliquée
Omniprésent, le procédé est apparu dans les années 1960 avec le rock pour permettre de faire ressortir certains instruments de plus faible niveau sonore comme les guitares, masquées par les percussions. La recette a été ensuite reprise par les publicitaires de manière globale pour imposer leurs spots aux auditeurs. Les radios, quand on a commencé à les écouter dans les voitures, l'ont adopté à leur tour et les télés ont suivi.
Il n'y a plus moyen maintenant d'y échapper.
«Christian Hugonnet est sans doute un des hommes qui a le plus réfléchi sur ce qu'est le son. Il a été le premier à alerter sur ce phénomène qui va modifier notre façon d'entendre», assure Maxime Le Forestier, d'autant plus sensible à cette question qu'il a un enfant malentendant.
«Une addiction aux décibels»
En faisant émerger des sons au-dessus du bruit ambiant, la compression provoque une sorte d'escalade sonore, encore amplifiée par l'usage des baladeurs et des casques. «Un contour musical qui élimine toute nuance, c'est la fin de la musique, avertit Christian Hugonnet.
On ne peut que s'en indigner.» «Cela conduit à une forme d'addiction aux décibels», renchérit Mélanie Thiébaut qui a constaté que les jeunes instrumentistes entendent moins bien et jouent de plus en plus fort. D'autant que les instruments sont de plus en plus puissants.
Quels effets ces manipulations acoustiques ignorées du public vont-elles avoir sur l'audition ? Personne ne le sait car on manque de recul et il n'y a pas encore eu d'études épidémiologiques sur ces questions. «Les dégâts auditifs sont très retardés : vingt, voire quarante ans», souligne le Pr Paul Avant, du Laboratoire de biophysique des handicaps sensoriels, basé à Clermont-Ferrand.
Le fait que la compression supprime les silences et les fractions de seconde de repos pour le cerveau n'est sans doute pas sans conséquences. «On nous amène trop d'informations et on fait marcher le système auditif en surrégime. La fatigue auditive est certaine», avance Patrick Arthaud, président du Syndicat des audioprothésistes français.
D'où l'impression de soulagement et de repos quand on éteint la radio ou la télé, même si le son n'est pas fort.
Christian Hugonnet en est convaincu : la compression systématique des sons est un problème à prendre en compte, tout autant que la tendance à écouter de la musique à fond pendant des heures. Elle participe de la même ignorance de l'importance de l'univers sonore pour chacun d'entre nous.
«L'oreille n'a pas de paupières pour se protéger contre les coups de soleil. Et les séquelles sont irréversibles», insiste-t-il. Le phénomène de la compression sera présenté au public à l'auditorium Saint-Germain, à Paris, en clôture de la Semaine du son qui se tient du 12 au 16 janvier à Paris et du 18 au 24 janvier dans toute la France.


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